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Réformes des retraites : la mobilisation se poursuit ce jeudi

Alors que les députés ont commencé, lundi 3 février, l’examen du projet de réforme des retraites en commission, avant son passage en séance publique à partir du 17 février, les opposants au futur système universel doivent, ce jeudi 6 février, se donner un nouveau rendez-vous à l’occasion d’une 9e journée interprofessionnelle de grève et de manifestations.

A Paris, centre névralgique de la contestation, le cortège doit notamment s’élancer à 13h30 depuis la gare de l’Est pour rallier la place de la Nation.

Emmenés par les syndicats Solidaires, CGT, FSU et FO, qui depuis le départ ne cessent de demander le retrait pur et simple du projet, les manifestants entendent ainsi ne pas désarmer, quand bien même le texte a déjà entamé son parcours parlementaire.

Un second souffle espéré

Après les deux dernières mobilisations du vendredi 24 et du mercredi 29 janvier, où la contestation avait marqué le pas en rassemblant moins de personnes dans les rues, les organisateurs espèrent néanmoins que le mouvement prendra un second souffle, le projet de loi subissant revers sur revers, à la fois sur le terrain juridique mais aussi économique.

Après la charge venue du Conseil d’Etat, qui, dans un avis rendu public le 25 janvier dernier, a pointé des «projections financières lacunaires» et mis en garde contre un recours aux ordonnances faisant perdre «la visibilité de l’ensemble» du texte, ce sont plusieurs économistes qui, dans un dossier dédié et publié ce mercredi 5 février dans le Monde, ont émis des avis pour le moins réservés.

Passant au crible l’étude d’impact de la réforme des retraites, présentée dès le début par l’exécutif comme la grande réforme sociale du quinquennat puisqu’elle irait notamment avantager les femmes aux carrières souvent plus «hachées», l’économiste Mathilde Guergoat-Larivière déplore, sur ce point précis, que celles-ci «ont tout bonnement disparu des cas types présentés dans l’étude finale... de même que leurs éventuels enfants».

De quoi alimenter un peu plus la suspicion de certains citoyens et, surtout, la grogne des opposants à la réforme. 

La bataille se poursuit à l'Assemblée

En attendant de voir si les organisations vont réussir le pari de remobiliser leurs troupes et au-delà, une donnée essentielle sur la suite du mouvement qui court le risque de se heurter aux vacances scolaires, la bataille contre le texte se poursuit à l'Assemblée nationale.

En commission spéciale, l'opposition a en effet déposé pas moins de 22.000 amendements, dont 19.000 pour la seule France insoumise de Jean-Luc Mélenchon qui «assume» de faire de l'obstruction parlementaire. 

L'idée d'une motion de censure contre le gouvernement, que déposerait la gauche, n'est pas non plus totalement abandonnée et le Rassemblement national n'a pas exclu, le cas échéant, de la voter surtout en cas de recours par la majorité au 49-3.

Et que ce soit dans la rue ou au palais Bourbon, l'intersyndicale espère, quoi qu'il en soit, bien peser de tout son poids. 

Sur le terrain, la CGT va ainsi imprimer et diffuser, dans les prochains jours, un nouveau tract à un million d’exemplaires pour mieux faire connaître ses propositions alternatives sur les retraites.

De son côté, le syndicat FO a écrit aux députés et sénateurs pour qu’ils évitent une «erreur historique» et «n’approuvent pas» le projet de loi.

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