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Congé après la perte d'un enfant : la majorité mise à cran

En première ligne sur ce dossier, la ministre du Travail, Muriel Pénicaud. [THOMAS SAMSON / AFP].

En marche vers le rétropédalage. Le rejet, jeudi 30 janvier à l'Assemblée, d'une proposition UDI-Agir visant à porter de cinq à douze jours le congé après la perte d'un enfant, n'en finit plus de fracturer la majorité. Face au tollé, elle tente ce faisant de se rattraper mais l'opération s'avère plutôt compliquée.

L'ordre est venu deux jours plus tard directement de l'Elysée. Samedi, Emmanuel Macron est ainsi intervenu en personne, pour faire cesser la polémique sur ce sujet hautement sensible, en demandant «au gouvernement de faire preuve d'humanité».

Lâchée, la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a ensuite reconnu «une erreur», et dans son sillage les prises de parole gouvernementales ou d'élus LREM se sont succédé en guise de mea culpa, promettant «un texte plus ambitieux», lors du retour de la proposition de loi au Sénat.

Fait notable : ce refus d'allongement du congé pour deuil parental, à 40 voix contre 38, a choqué jusqu'au Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, son président, demandant pour sa part de procéder à un nouveau vote.

Un hémicycle chauffé à blanc

Des déclarations certes remarquées mais qui, ce mardi, semblaient sans effet tant l'atmosphère était électrique à l'Assemblée.

Lors des questions au gouvernement, les oppositions, de droite comme de gauche, étaient ainsi bien décidées à poursuivre leurs attaques.

L'eurodéputé RN Nicolas Bay a ainsi dénoncé des parlementaires pas «connectés au réel», tandis que l'insoumis Adrien Quatennens a fustigé des macronistes faisant «l'effet d'un droïde doté d'un fichier Excel à la place du cerveau et d'une calculatrice à la place du cœur».

Certains «marcheurs» de l'aile gauche avaient quant à eux choisi de bouder la réunion hebdomadaire, ne voulant pas «perdre du temps du fait de l'inconséquence de certains».

Avant cela, plusieurs députés LREM avaient indiqué souffrir des accusations les faisant passer pour de simples «godillots» et ont exprimé un vrai malaise, en ayant l'impression, pour certains, de payer les pots cassés après les hésitations du gouvernement, voire celles du chef de l'Etat.

Les associations reçues ce mardi

Ce mardi dans l'hémicycle, le député du Rhône Bruno Bonnell, marcheur de la première heure, a pris la parole pour prendre la défense de ses collègues qui ont rejeté l'allongement, en évoquant une histoire personnelle.

Sous les huées, cet entrepreneur et père de sept enfants a ainsi expliqué avoir été lui-même endeuillé en 2012 par la perte de son fils, Balthazar, atteint d’une maladie génétique dégénérative.

«Cessez de faire croire qu’il y a 37 cœurs à abattre, et qu’ils sont tous d’une majorité cynique et bornée», a-t-il ainsi lancé, sans effets.

Epaulée par le secrétaire d'Etat à l'Enfance Adrien Taquet, Muriel Pénicaud a reçu, ce mardi soir, les associations mobilisées pour l'accompagnement des parents en cas de deuil d'un enfant. La ministre a alors promis «un plan d'action», allant «de l'accompagnement psychologique aux frais d'obsèques».

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