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Logement : tout comprendre à la proposition de 100.000 euros de Benjamin Griveaux

L'idée du candidat LREM suscite la polémique. [© JOEL SAGET / AFP]

S'il était élu maire de Paris, Benjamin Griveaux, le candidat LREM, propose que la municipalité verse jusqu'à 100.000 euros pour aider les habitants de la capitale à acheter un logement. Une idée qui vise à aider les classes moyennes à se loger face à la flambée des prix.

Que prévoit concrètement cette aide ?

Tout d'abord, «la ville contribuera à la création d’une foncière parisienne», précise Paul Midy, le directeur de campagne de Benjamin Griveaux. En bref, d'une société dédiée à l'achat et à la gestion de biens immobiliers. A noter que l'équipe d'Anne Hidalgo a déjà créé un organisme de ce type en 2019 : la Foncière de Paris.

Puis, cette foncière «apportera jusqu'à 100.000 euros pour un achat en résidence principale», prévoit le candidat LREM dans Le Parisien. Celui-ci compare cette somme à l'achat d'une pièce supplémentaire, «pour une famille qui s'agrandit», par exemple.

A noter qu'il ne s'agirait pas d'un prêt avec des intérêts à rembourser, mais bien d'une aide. «La foncière ne fera pas d'apport supérieur à 20 % de la valeur d'achat», souligne Paul Midy. En contrepartie, «au moment de la revente, la ville prendra une part de la plus-value qui sera plafonnée autour de 20 % du prix du bien», explique Benjamin Griveaux.

Tous les Parisiens ne pourraient pas en bénéficier. «On ne visera pas les logements de 300 m2», a indiqué le candidat LREM, avant que son entourage ne précise qu'il cible plutôt les habitations de 50 m2. «Il y aura un plafond de ressources, celui du logement intermédiaire (environ 6.000 euros par mois pour un couple avec 1 enfant)», clarifie son directeur de campagne, qui écarte l'idée d'un «tirage au sort» pour désigner les bénéficiaires.

Au final, ce «dispositif pourra se faire pour environ 20.000 logements pendant le mandat», souligne Benjamin Griveaux. Facture estimée : «2 milliards d'euros» sur la mandature, c'est-à-dire sur les six prochaines années. En réalité, la ville verserait 700 millions d'euros et emprunterait 1,3 milliard d'euros sur les marchés.

Pour avoir un ordre d'idée, cela concernerait moins de 1 % du parc immobilier parisien, car la capitale compte 1,4 million de logements.

Cette proposition serait-elle réalisable ?

«Sur le plan légal, je ne vois aucun problème juridique qui pourrait empêcher de mettre en place cette mesure», admet Ian Brossat, adjoint au logement et porte-parole de campagne d'Anne Hidalgo.

Concernant l'aspect financier, cet investissement de 700 millions d'euros d'ici à 2026 n'est pas inimaginable, à condition de faire des arbitrages en conséquence. Le budget total de la mairie de Paris consacré au logement est en effet de 3 milliards d'euros pour l'actuelle mandature.

Mais à propos de l'efficacité de la mesure, Ian Brossat se montre beaucoup plus critique : «son effet serait très négatif, car elle conduirait à alimenter la spirale de la hausse des prix. Aujourd'hui, les tarifs sont déjà tirés vers le haut par le niveau très bas des taux intérêt. Si on y ajoute une subvention de 100.00 euros, le marché s'ajustera et les prix augmenteront».

Un constat qui semble partagé par Laurent Vimont, le président du réseau d'agences immobilières Century21 :

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