L'association de protection animale Animal Cross lance l'alerte sur la zoophilie en France.
Dans une enquête intitulée «Zoophilie, les nouveaux sextoys», Animal Cross (attention les images sont très choquantes) fait un bilan de ce phénomène encore mal appréhendé. L'association estime que les sites spécialisés dans la zoo pornographie recoivent 1,5 million de visites par mois dans l'Hexagone.
Si tous les visiteurs de ce genre de sites ne passent pas à l'acte, en revanche, 10.000 personnes seraient actives sur des sites de rencontres zoophiles en ligne.
Or, «la zoophilie constitue un problème sanitaire pour les animaux comme pour les hommes», affirme le rapport d'Animal Cross. Les conséquences seraient physiques pour les animaux, touchés par «un panel varié de lésions», et sanitaires pour les hommes, à cause du risque de transmission de maladies.
Les chiens seraient les premières victimes des zoophiles, viennent ensuite les équidés, les chèvres, les poules et les vaches. «Une fois sur deux, l'auteur de l'acte agit sur son propre animal», a calculé l'association en se basant sur la jurisprudence, les faits divers racontés dans la presse et le décompte de certaines associations.
«Internet est l'antichambre d'une sorte de gigantesque bordel dans lequel les animaux sont les victimes sexuelles»
Pourtant la réponse juridique existe : la zoophilie est punie de 2 ans d'emprisonnement et de 30.000 euros d'amende selon le Code pénal. Mais le problème est que les faits n'arrivent généralement pas jusqu'au tribunal.
Seule une dizaine de cas passerait devant les tribunaux chaque année, la faute à la difficulté de fournir des preuves. «Les animaux ne parlent pas», rappelle Benoît Thomé, le président de l'association Animal Cross, qui estime que l'entourage de l'auteur des faits est souvent au courant mais ne dénonce pas les actes. Aussi, les lésions physiques anales et vaginales ne sont pas systématiques, et quand bien même, les vétérinaires ne font pas forcément le lien avec la zoophilie.
Avant d'en arriver au passage à l'acte, difficile à prouver, Animal Cross souhaite endiguer le flux de vidéos visibles sur la Toile pour empêcher la publicité de ce genre de pratiques sexuelles. «Internet est l'antichambre d'une sorte de gigantesque bordel dans lequel les animaux sont les victimes sexuelles», dénonce Benoît Thomé. Il pointe du doigt le vide juridique qui entourerait la diffusion de la zoophilie sur Internet et propose de muscler l'arsenal actuel, avec le concours du député LREM Dimitri Houbron.
La proposition de loi qu'ils préparent (sans que l'on sache quand elle sera déposée devant le Parlement) vise à faire la chasse à la production et la diffusion des vidéos zoophiles, à l'instar des contenus pédopornographiques. Autre proposition, l'interdiction des petites annonces qui font la promotion de la zoophilie sur le net. Le député souhaite qu'elles soient assimilées à du cyberproxénétisme. Enfin, le militant et le député voudraient introduire un principe simple dans la loi : «l'animal n'est jamais consentant», tranche Benoît Thomé, pour subir ou pratiquer des rapports sexuels avec une personne humaine.