Cinq ans presque jour pour jour après l'attentat contre la rédaction de Charlie Hebdo, la tombe de Georges Wolinski a été dégradée à coups de burin. La veuve du dessinateur, Maryse Wolinski a annoncé qu'elle voulait porter plainte.
Située au cimetière de Montparnasse à Paris, la stèle semble avoir été délibérément vandalisée puisque sur la photographie postée par la dessinatrice Louison, sur Twitter, seul «Charlie» a été gratté et rayé à l'aide d'un outil métallique.
«Pas de mots face à la profanation de la tombe de George Wolinski au cimetière de Montparnasse. Enfin si, un : nausée», a ainsi écrit Louison.
Pas de mots face à la profanation de la tombe de Georges Wolinski au cimetière du Montparnasse.
Enfin si, un : nausée. #JeSuisCharlie pic.twitter.com/Q12ibr9WJ9— Louison (@Louison_A) January 7, 2020
Interrogée par Libération, la veuve du dessinateur n'a aucun doute concernant cet acte délibéré. «C'est un peu enfoncé, c'est vraiment un coup, avec un instrument, un petit burin», explique-t-elle. D'ailleurs, ce geste coïncide avec les cinq ans de l'attaque des frères Kouachi contre la rédaction parisienne, comme elle le souligne : «que quelqu'un fasse cela cette semaine, ça veut quand même dire quelque chose.»
De son côté, la mairie de Paris temporise. Pour Pénélope Komitès, adjointe chargée des espaces verts et funéraire, «on ne peut pas parler de malveillance, c'est plus compliqué». Elle explique à Libération que c'est le passage répété du Karcher - à la demande de la veuve - qui aurait à long terme endommagé la stèle, rendant «la pierre très poreuse» et «provoqué des trous».
Hypothèse soutenue également par le service de nettoyage. Contactée par Maryse Wolinski, l'entreprise funéraire est «persuadée qu'il ne s'agit pas d'une dégradation, mais de l'érosion de la pierre de Paris à certains endroits». Et si l'érosion n'a touché que le mot «Charlie», il s'agit seulement du «hasard».