Plus de huit mois après l'effroyable incendie qui a ravagé la cathédrale Notre-Dame de Paris, la grue – de 80 mètres de haut – qui doit permettre le démontage de l'échafaudage calciné, soudé par les flammes au coeur de la nef, est désormais opérationnelle.
Installée aux abords de la cathédrale, cette grue «dernier cri» – considérée comme l'une des plus performantes au monde – doit, à terme, permettre de démonter l'échafaudage coincé au coeur de la nef. Une intervention particulièrement «périlleuse», lors de laquelle seuls des cordistes expérimentés pourront oeuvrer, selon le général Jean-Louis Georgelin, qui préside l'Etablissement public chargé de la restauration de la cathédrale.
Dès ce lundi 6 janvier, les cordistes doivent donc commencer à nettoyer les voûtes, en rassemblant notamment le gros des gravats tombés pendant l'incendie et accumulés depuis. C'est à l'issue de ce nettoyage que les grutiers – toujours guidés par les cordistes – pourront alors intervenir et débuter ce travail de fourmi, pour désincarcer l'échafaudage calciné.
L'objectif de cette opération – qui doit durer au moins cinq mois – est de découper cette structure métallique de plusieurs tonnes, tout en la sécurisant pour éviter qu'elle ne s'effondre et n'emporte avec elle tout l'édifice. «A chaque nouvelle étape, les temps d'exécution seront réévalués afin d'affiner le planning [...] pour un achèvement au printemps 2020», avaient d'ailleurs assuré à ce sujet l'Agence régionale de santé (ARS) et la préfecture de Paris et d'Ile-de-France.
240 personnes travailleront sur le chantier
Au total, 160 travailleurs supplémentaires doivent venir s'ajouter dès janvier aux 80 personnes de 39 entreprises différentes qui travaillent actuellement sur le chantier. Des renforts rendus possibles grâce à «de nouvelles installations de décontamination». «Après plus de sept mois, cette mobilisation intense de tous porte ses fruits. La sécurisation de la cathédrale a bien progressé, le chantier est désormais bien engagé», s'étaient félicité l'ARS et la préfecture de région.
Jusqu'à présent, l'échafaudage a été ceinturé sur trois niveaux, afin d'éviter tout effondrement et garantir la sécurité du site. Par ailleurs, la pose de filets sous les voûtes de la nef, du choeur et du transept, la mise sur cintre des arcs boutants, l'installation de tirants métalliques pour stabiliser la nef ou encore l'inspection des gargouilles ont également été réalisés.
Une longue rénovation
Quant à la rénovation à proprement parler, celle-ci ne débutera pas avant la pose d'une immense bâche de protection, recouvrant l'intégralité du chantier de reconstruction de Notre-Dame de Paris. Cette structure triangulaire – édifiée au-dessus du toit de la cathédrale – sera installée là pour plusieurs années.
En attendant, une exposition – baptisée «Notre-Dame, les premiers mois de la renaissance» – a été imaginée et affichée sur de grands panneaux tout autour du chantier. Une bonne nouvelle pour Monseigneur Patrick Chauvet, le recteur de la cathédrale, qui se réjouit dans La Croix que «l'accueil s'améliore» et que quelque chose soit «enfin proposé aux touristes».
Aucune indication n'a été donnée concernant la réouverture du monument au public, mais le général Jean-Louis Georgelin a d'ores et déjà annoncé qu'une célébration y aurait lieu cinq ans jour pour jour après le drame, le 16 avril 2024.
Le préfet de région Michel Cadot et @aur_rousseau directeur de l' @ARS_IDF présentent le bilan des actions conduites par les service de l'Etat en #IDF depuis le terrible incendie de #NotreDame de #Paris
Retrouvez l'intégralité du dossier de presse ici https://t.co/8zLJryQtTA pic.twitter.com/9K8GNTfCMr— Préfet d'Île-de-France, préfet de Paris (@Prefet75_IDF) November 30, 2019