Quatre Françaises épouses de jihadistes présumés membres de Daesh et leurs sept enfants, qui étaient détenus en Turquie après s'être échappés d'un camp en Syrie, ont été renvoyés lundi vers la France, a indiqué le ministère turc de l’Intérieur.
Ces onze ressortissants français sont bien arrivés sur le territoire national ce matin, a confirmé une source judiciaire. Parmi les quatre femmes, deux, qui faisaient l'objet d'un mandat d'arrêt, vont être présentées directement à un juge d'instruction en vue de leur mise en examen. Les deux autres faisaient l'objet d'un mandat de recherche et ont été placées en garde à vue à leur arrivée à Roissy. Selon une source proche du dossier, ces femmes s'étaient évadées de camps en Syrie placés sous contrôle kurde et ont été récupérées par les autorités turques. Les enfants sont quant à eux pris en charge par l'aide sociale à l'enfance.
Les 11 Français que la #Turquie a renvoyé en France dans le cadre du protocole #Cazeneuve: 4 femmes de #djihadistes de l’#EI capturées en #Syrie (Amandine Le Coz, Sarah Ali Mehenni, Nawel Hassani, Tooba Gondal) et leurs 7 enfants (Info @CAT_Centre)
— Jean-Charles Brisard (@JcBrisard) December 9, 2019
Ils ont été expulsés dans le cadre du «protocole de Cazeneuve», un accord de coopération policière entre Paris et Ankara (signé en 2014) qui permet que des jihadistes rentrant de Syrie via la Turquie soient immédiatement interceptés à leur retour et que la France soit informée lorsqu'une expulsion d'un de ses ressortissants se produit. Cette décision avait été annoncée par un porte-parole du ministère turc de l’Intérieur le 11 novembre, lorsque Ankara avait commencé à renvoyer vers leurs pays des présumés jihadistes étrangers détenus en Turquie.
Longtemps soupçonnée d'avoir laissé les jihadistes traverser sa frontière pour rejoindre la Syrie après le début du conflit qui déchire ce pays depuis 2011, la Turquie, frappée par plusieurs attentats commis par Daesh, a rejoint en 2015 la coalition antijihadiste. Mais Ankara a été accusé ces dernières semaines d'affaiblir la lutte contre les éléments dispersés de Daesh en lançant, le 9 octobre, une offensive contre la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), fer de lance du combat contre l'organisation jihadiste.