Alors que les élus parisiens vont débattre ce jeudi 14 novembre de la possibilité de rendre payant le stationnement des deux-roues motorisés, l'équipe d'Anne Hidalgo, elle, compte organiser des «Etats généraux du stationnement».
Face à l'explosion du nombre de deux-roues dans la capitale ces dernières années (+ 62 % entre 1997 et 2017), Pierre-Yves Bournazel, président de 100 % Paris et candidat aux municipales, va en effet déposer une proposition de délibération au conseil de Paris ce jeudi pour mettre en oeuvre le stationnement payant pour les deux-roues motorisés, et leur créer 15.000 places de stationnement «pour un meilleur partage de l'espace public».
Car si aujourd'hui, le stationnement en surface des scooters et motos est gratuit dans la capitale, il n'en demeure pas moins que beaucoup de leurs conducteurs ne trouvent pas de place pour se garer et sont parfois obligés de s'installer à des endroits gênants pour les autres.
Si elle reconnaît la problématique, la majorité d'Anne Hidalgo va toutefois bloquer ce vœu. Jean-Louis Missika, l'adjoint parisien en charge de l'espace public, souligne que «le problème du stationnement [des deux-roues motorisés] ne peut pas se réduire à la question de le faire payer ou non». Selon l'adjoint, il s'agit d'un «problème beaucoup plus global».
A la place, l'exécutif va proposer l'organisation «d'Etats généraux du stationnement». Pour Emmanuel Grégoire, le premier adjoint à la mairie de Paris, «il y a besoin d'un moment important de concertation, de débat avec l'ensemble des acteurs». Selon lui, il s'agit de «tirer le bilan de la réforme du stationnement que nous avons déjà mise en place, et d'aborder les nouveaux sujets qui "irritent" certains, comme les trottinettes, les vélos et les deux-roues motorisés».
une grande concertation au printemps prochain ?
Ce projet, qui fait ainsi office d'engagement de campagne pour Anne Hidalgo – bien qu'elle n'ait pas encore déclaré sa candidature officielle – aurait lieu «immédiatement après les élections», ajoute Emmanuel Grégoire, «en avril ou en mai».
L'un des axes importants de travail sera de garer davantage de véhicules dans les parkings souterrains. «Ils sont aujourd'hui sous-utilisés. On pourrait mettre en place une politique tarifaire incitative, d’autant plus que l'option de rendre payant le stationnement des deux-roues motorisés est sur la table. Même si elle est non-arbitrée pour l’instant», souligne le premier adjoint.
Car le but de la manœuvre est clair : «il faut baisser le nombre de places de stationnement en surface pour les consacrer à d’autres usages : la végétalisation, l'extension des terrasses de restaurants, etc.», imagine Emmanuel Grégoire. «A Paris, environ 200 hectares sont consacrés au stationnement, et la moitié pourrait être transformée lors de la prochaine mandature pour faire complètement autre chose», avance Jean-Louis Missika, en se basant sur l'Atelier parisien d'urbanisme.