Plusieurs députés, parmi lesquels François Ruffin, ont récemment déposé une proposition de loi «pour le droit d’uriner en paix».
«Qui n’apprécie pas ce rare moment de tranquillité : pisser ?», interroge le député de la France Insoumise dans le texte, dont il est à l’origine. Si le sujet peut prêter à sourire, il est en réalité beaucoup plus complexe. La proposition de loi dénonce en effet l’invasion de la publicité jusque dans les toilettes, via des écrans.
C’est d’ailleurs après avoir été confronté à ce phénomène, dans les toilettes d’un café parisien, que l’idée de la proposition de loi a émergé. «J’ai songé : même ici, les publicitaires envahissent notre temps de cerveau disponible ! Comme Poutine ! Ils viennent nous traquer jusque dans les chiottes ! Même ce contentement millénaire, et même plus, qui nous vient de la nuit des temps, même ça, ils vont réussir à la salir ! », souligne François Ruffin dans le texte.
«Saturation» des écrans publicitaires
Au-delà des toilettes, l’élu dénonce la «saturation» des écrans publicitaires dans les rues, les gares, les centres commerciaux, les stations de métro… Rien que pour les toilettes, ce sont plus de 2.500 écrans qui ont été «colonisé 1.200 urinoirs, dans 25 villes françaises», selon François Ruffin.
Outre la question de la tranquillité, le député y voit également une atteinte environnementale et même sanitaire. «Un écran de 2 m2 consomme au moins 7.000 KWh/an. Soit la consommation d’un couple avec enfant», souligne-t-il, ajoutant que la lumière bleue émise par ces écrans «est reconnue pour ses effets néfastes et dangereux».
La proposition de loi a été déposée à l’Assemblée nationale le 6 novembre et a été renvoyée à la commission des affaires sociales.