Récemment affichée sur un immeuble en travaux situé place Théophile Bader (9e), dans le quartier de la Chaussée-d'Antin, une vaste publicité vantant le tourisme en Arabie Saoudite est la cible de vives critiques.
Car si l'affiche de plus de 300 m2 saute aux yeux, visible au beau milieu du carrefour de Chaussée-d'Antin-Lafayette (9e), ce n'est pas tellement sa taille qui dérange, mais plutôt son contenu. Et ce, pour deux raisons.
La première est qu'il s'agit de faire la promotion de l'Arabie Saoudite, une «monarchie totalitaire» selon Jacques Boutault, le maire EELV du 2e, qui «lapide les femmes et décapite ses opposants», renchérit Danielle Simonnet, élue Front de Gauche au conseil de Paris.
L'ONG Reporters sans Frontières a d'ailleurs annoncé saisi la justice française ce mardi 29 octobre pour obtenir le retrait de cette pub, installée un an après l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi, y voyant une «provocation» et une «atteinte à la dignité humaine».
La deuxième raison est que cette publicité devrait être – selon la loi – interdite car, comme le rappelle Jacques Boutault, «une bâche n'est autorisée par dérogation au règlement local de publicité que si elle posée sur un bâtiment inscrit au patrimoine».
A l'origine de cette polémique ? Une association d'étudiants de Sciences Po qui a interpellé Anne Hidalgo, la maire de Paris, sur Twitter, lui demandant «une explication sur cette promotion gigantesque [...] qui semble avoir oublié de mentionner ses décapitations d’opposants et lapidations de femmes».
Reste désormais à savoir combien de temps cette publicité – qui couvre le premier étage du futur flagship en travaux de la marque de lingerie Etam – va tenir dans le temps et si elle est réellement illégale ?
Un pays qui lapide les femmes, décapite ses opposants, meurtrier au Yémen, l’Arabie Saoudite, peut faire sa pub en immense au cœur de Paris mais les féministes qui dénoncent les feminicides sur les murs des quartiers elles, prennent des amendes? @Paris_RAP https://t.co/JNgpXRo7Bt
— Danielle Simonnet (@Simonnet2) October 6, 2019
La pub, vraiment, ça pue. Cette promotion d'une monarchie totalitaire est inique et... interdite car une bâche n'est autorisée (par dérogation au #RLP) que si elle posée sur un bâtiment inscrit au patrimoine. @jlmissika @Paris_RAP @ecoloparis2020 https://t.co/V4LWCksLhg
— Jacques Boutault (@JacquesBoutault) October 6, 2019