Des images gravées dans les mémoires. Le 15 avril dernier, les flammes dévoraient la toiture de Notre-Dame de Paris, provoquant une tristesse incommensurable à travers le monde entier.
Les images terribles de la flèche s’écroulant en direct sur toutes les chaînes de télévision, ont fait pendant des semaines le tour des réseaux sociaux. Mille ans d’histoire partis en fumée, et six mois jour pour jour après le drame, l’émotion a laissé place aux questions, nombreuses, qui restent en suspens. Avec une seule certitude : pour oublier la tragédie et voir de nouveau la flèche de Notre-Dame se dresser dans le ciel de Paris, il faudra du temps.
Un chantier pharaonique encore peu avancé
La priorité actuelle est de consolider l’édifice. Le défi consiste à empêcher la voûte, très abîmée, de s’effondrer, d’autant plus que l’échafaudage de 500 tonnes, qui avait été monté autour de la cloche avant l’incendie, a été soudé par la chaleur du brasier. Un diagnostic complet des dégradations, qui permettrait aux architectes de planifier la reconstruction, est attendu pour fin 2020. Ensuite, après les appels d’offres, les travaux pourraient débuter en 2021. D’ici-là, le projet architectural devrait être sélectionné, que ce soit une reconstruction à l’identique (souhaitée par une majorité des personnes interrogées) ou bien un projet plus contemporain (préféré par l’exécutif). Quoi qu’il en soit, les cinq ans maximum souhaités par Emmanuel Macron en avril dernier, sont désormais un simple objectif.
Des dons qui se concrétisent petit à petit
A l’heure actuelle, impossible de dire «combien ça va coûter [et] combien de temps ça va durer», a indiqué Monseigneur Michel Aupetit, archevêque de Paris au sujet du chantier. Ce qui est sûr, c’est qu’environ 800 millions d’euros sont espérés après les énormes promesses de dons, qui continuent d’affluer. Hier, la Fondation du patrimoine a annoncé que la collecte avait atteint les 223 millions d’euros. Elle a par ailleurs précisé que 80 % des promesses de dons des entreprises, organismes et grands donateurs ont été concrétisées à travers des dons ou des conventions.
Une alerte au plomb levée, mais restant inquiétante
La pollution potentielle a tenu en haleine les riverains tout l’été. Lors de l’incendie, 300 tonnes de plomb contenus dans la charpente de la flèche et la toiture ont fondu. Une partie s’est disséminée dans l’air, sous forme de particules. Une substance toxique qui peut provoquer des troubles digestifs, perturber le fonctionnement des reins, ou encore provoquer des problèmes de reproduction. Le saturnisme (nom de l’intoxication) touchant particulièrement les enfants. Pour le moment, 800 d’entre eux ont été dépistés et, selon l’Agence régionale de santé, six cas dépassaient le seuil de déclaration obligatoire. Des parents se sont réunis en collectif et dénoncent toutefois une opacité volontaire des autorités autour de cette pollution et l’absence de consignes pour y faire face.
Vers une réouverture progressive déjà programmée
Une fois les travaux de sécurisation effectués, la nef de la cathédrale pourrait partiellement être rouverte au culte durant la première partie de 2020. Des structures provisoires d’accueil des croyants devraient aussi être installées, sur le parvis ou à l’Hôtel-Dieu. En attendant, malgré l’absence de chiffres précis, le lieu - habituellement le plus visité d’Europe - n’a pas perdu de son pouvoir d’attraction. Les touristes sont toujours très nombreux à faire un arrêt aux abords de l’édifice pour observer les travaux ou se recueillir quelques instants.
Des responsabilités toujours à déterminer
Menée par trois juges d’instruction, l’enquête se dirigerait vers une origine non-criminelle de l’incendie. Le départ de feu serait en effet dû à des dysfonctionnements et/ou des négligences. Ce n’est qu’une fois la raison du sinistre établie avec précision, que les autorités compétentes pourront désigner les responsables : le diocèse, les entreprises qui intervenaient sur place, l’État…