Il veut que la préméditation soit retenue. Le père de la petite Maëlys, 9 ans, tuée par Nordahl Lelandais le 27 août 2017 à Pont-de-Beauvoisin (Isère), demande ce lundi à la justice une requalification des faits.
Alors que les juges sont en passe de clore leur instruction, Joachim de Araujo espère en effet que le suspect soit finalement renvoyé devant la cour d'assises de l'Isère pour comparaître pour «assassinat», et non pour «meurtre», chef pour lequel il est actuellement poursuivi. Ce qui exposerait le tueur présumé à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté illimité – la peine la plus lourde prévue par le Code pénal.
Dans son plaidoyer, cité par Le Parisien, le père de Maëlys argue tout d'abord que Nordahl Lelandais aurait prémédité l'enlèvement de sa fille. «Il l'a obligée à monter dans sa voiture» soi-disant pour aller voir ses chiens, avance Joachim de Araujo, arguant qu'elle ne peut y être montée volontairement, en pleine nuit. Avant d'insister: «Il avait conscience que cela allait mal se terminer. Lorsqu'il dit que la mort de Maëlys n'est qu'un accident, je n'y crois pas. On n'enlève pas une enfant par accident à 2 ou 3 heures du matin.»
Pour rappel, après avoir initialement évoqué «une simple gifle pour la faire taire», Nordahl Lelandais avait reconnu, durant la reconstitution des faits, avoir porté «plusieurs coups violents» à la fillette, qui auraient conduit à sa mort.
«Qu'il nous dise enfin la vérité»
Autre conviction des parents de Maëlys : Nordahl Lelandais, «assassin pédophile» selon la mère de la fillette, a kidnappé leur enfant avec la perspective de la violer. Ils se basent non seulement sur les aveux du suspect concernant ses penchants pédophiles et des agressions sexuelles qu'il aurait commises sur deux cousines de 4 et 6 ans, mais également sur les déclarations d'un ancien codétenu de Lelandais, qui a affirmé devant le juge que ce dernier lui avait confié «avoir violé Maëlys». Ce que le principal intéressé nie farouchement.
Pour Joachim de Araujo, le suspect devrait donc être également poursuivi pour «agression sexuelle», «viol». Un chef d'accusation qui risque de ne pas être retenu, sachant que le corps de Maëlys était, après plusieurs mois dans la nature, trop dégradé pour des expertises scientifiques formelles. «Ce que je veux, c'est qu'il nous dise enfin la vérité. Car pour l'instant, je ne crois pas à ses aveux», explique le père, déterminé avec sa compagne à faire toute la lumière sur le meurtre de leur fille. Et à faire condamner à une «juste peine» celui qui a gâché leur vie.