Un pied de nez par l'absurde. Le maire de Prudemanche (Eure-et-Loir), 263 habitants, a pris un arrêté interdisant d'uriner à moins de cinq mètres d'une surface cultivée, expliquant que le «pipi» humain contient «plus de 3.000 composés de produits chimiques» pourtant interdits en agriculture.
Selon Alain Massot, édile de la commune et agriculteur, ce texte vise à «exprimer avec dérision le ras-le-bol des agriculteurs vis-à-vis des normes toujours plus importantes et à stigmatiser la plupart des maires qui ont pris des arrêtés anti-pesticides alors qu'ils n'ont pas les connaissances vis-à-vis du sujet». Plus globalement, l'élu en a «assez des attaques contre les agriculteurs» alors qu'«il y en a un par jour qui se suicide».
L'arrêté, daté du 16 septembre et repéré par le journal L'Écho républicain, a été transmis à la sous-préfecture de Dreux, selon Alain Massot. Une décision «avant tout symbolique», selon l'élu, qui dit faire valoir son «droit de police». L'édile, qui affirme qu'il n'est ni encarté politiquement, ni membre d'un syndicat agricole, espère ainsi être «suivi par d'autres maires de France».
Une amende de 50 euros
Selon le texte, officiellement placardé sur le panneau devant la mairie de Prudemanche, «les résultats d'analyses d'urines humaines révèlent une présence importante de produits chimiques dont l'origine est multiple: produits pharmaceutiques, substances contenues dans les produits domestiques, cosmétiques [...] et dont la majorité sont interdits en agriculture en raison de leur toxicité».
Ainsi, toute personne qui risquerait à soulager sa vessie à moins de cinq mètres d'une parcelle cultivée, d'une mare, d'un puits ou d'un cours d'eau «sera sanctionnée d'une amende de 50 euros». Et en cas de récidive, la pénalité pourra aller «jusqu'à la saisie des moyens incriminés». Les futurs urineurs de la route, dont les cyclistes du Tour de France 2020, sont prévenus.