Le maire (LR) de Saint-Pourçain sur Sioule (Allier), où des enfants s'étaient vu servir du pain et de l'eau en guise de repas à la cantine le 9 septembre car leur parents n'avaient pas payé les frais de restauration depuis plus d'un an, a regretté avoir pris cette décision.
«J'ai commis une terrible maladresse que je regrette», a réagi par mail Emmannuel Ferrand auprès de Franceinfo. «Pour avoir voulu faire mon travail honnêtement, je suis devenu un paria de la République dont mes opposants s'en servent dans un but électoral avec gourmandise», a-t-il ajouté. «La force est aujourd'hui à ceux qui ne payent plus et ceux qui les défendent, a poursuivi le maire. Un jour, il n'y aura plus de maire en France, car on ne leur donne pas les moyens de gérer les communes, ni pour aider ceux qui souffrent, ni contre ceux qui profitent du système».
Auaparavant, édile avait tenté de justifier sa décision. «Nous avons voulu faire un électrochoc aux parents de ces deux enfants. Que faire ? Appeler la gendarmerie ? Les laisser dans la cour ? Nous les avons installés dans une salle à part pour qu'ils ne soient pas avec les autres enfants et ne soient pas victimes de discrimination. Nous leur avons donné du pain frais et de l'eau», a expliqué le maire LR Emmanuel Ferrand à France 3, qui a rapporté cette histoire.
«La preuve est qu'ils ont payé sans rien dire»
Une décision loin de faire l’unanimité au sein de l’établissement. «Je comprends que les impayés de la cantine soient compliqués à gérer pour la municipalité. Mais je suis en total désaccord avec la façon dont cette affaire a été menée», a déclaré un membre du personnel de l'école. Avant d’ajouter : «Ce sont des problèmes d'adultes. Des enfants n'ont pas à être privés de repas. J'ai vraiment été choqué ».
Depuis cet incident, le maire a assuré que les parents ont finalement inscrits leurs enfants à la cantine et réglé la cantine. «Je précise qu'à aucun moment les parents des deux enfants ne se sont plaints. La preuve est qu'ils ont payé sans rien dire», a-t-il conclu.