Un bus qui n'apparaît sur aucun plan, qui officiellement «n’existe pas» et est réservé uniquement à une poignée d'initiés qui ont la chance de l'emprunter et d'éviter ainsi les touristes et les embouteillages. Le concept semble improbable, et pourtant, il est en vigueur au sud de Marseille.
Depuis 10 ans, chaque été, ce «bus fantôme» dessert les quartiers du sud de la ville. Cette faveur a été accordée à quelques habitants chanceux par la mairie.
Mais depuis la révélation de l'existence d'une ligne de bus «secrète» circulant dans la cité phocéenne, certains élus sont outrés.
«C'est incroyable. C'est un bus mis en place pour faire plaisir à certaines populations des quartiers sud. C'est le symbole d'une politique qu'on ne veut plus voir dans cette ville», s’est indigné Benoît Payan, élu socialiste de la ville de Marseille, au micro de RTL.
Un favoritisme intéressé
Cette ligne de bus a été mise en place, selon la radio, après la campagne des municipales de 2008, pour satisfaire des associations d'habitants, les CIQ (Comités d'Intérêts de Quartiers). Ces dernières sont très écoutées à Marseille et les partis politiques ne manqueraient pas de prendre soin d'elle, espérant, à travers ce type d'initiative exclusive, rafler un maximum de voix dans le secteur.
De nombreux habitants et politiques taxent cette pratique de clientélisme. La régie des transports marseillais a donc promis, face à la polémique qui prend de l'ampleur, de rendre publiques les horaires de ce bus l'été prochain.