La croissance économique a atteint 0,3% en France au deuxième trimestre, un chiffre légèrement plus élevé que ce qui avait été initialement annoncé (0,2%), selon une deuxième estimation publiée jeudi par l'Insee.
Cette révision, qui s'explique selon l'Insee par des corrections saisonnières, conforte les objectifs fixés par le gouvernement, qui table sur une hausse du produit intérieur brut (PIB) de 1,4% pour l'ensemble de l'année 2019. Ce chiffre a été atteint malgré une consommation des ménages décevante, cette dernière n'ayant progressé que de 0,2% entre avril et juin, malgré les gains de pouvoir d'achat liés aux mesures d'urgence votées sous la pression des «gilets jaunes».
Selon l'organisme public, la consommation a notamment reculé de 0,2% dans le secteur alimentaire, et de 0,5% dans le secteur des biens fabriqués. Les achats de services ont quant à eux progressé de 0,5%, soit le même rythme qu'au trimestre précédent. Le taux d'épargne des ménages français, au plus haut depuis la fin de l'année 2018, a pour sa part légèrement reculé, tout en restant à un niveau élevé : il s'est établi selon l'Insee à 14,9% contre 15,3% au premier trimestre.
L'investissement, autre moteur de la croissance française, est resté quant à lui très dynamique: selon l'Insee, il a atteint 0,9%, après avoir augmenté de 0,5% au premier trimestre, porté par l'investissement des entreprises (+0,9%). Les exportations, de leur côté, sont restées stables, alors qu'elles avaient légèrement progressé (+0,1%) entre janvier et avril. Les importations ayant fléchi (-0,2% après +1,1%), sous l'effet du repli des achats d'hydrocarbures, la contribution du solde extérieur à la croissance s'est avérée légèrement positive, à +0,1 point contre -0,3 point au trimestre précédent, selon l'Insee. Les variations de stocks, enfin, ont pesé négativement sur l'activité, amputant la croissance de 0,2 point de PIB après l'avoir dopé de 0,3 point lors du premier trimestre.
Avec ces résultats, l'«acquis de croissance» - c'est-à-dire le niveau que le PIB atteindrait à la fin de l'année si la croissance restait nulle au cours du prochain semestre - était au 30 juin de 1,1%, au lieu des 1% initialement prévus. Ce niveau est une bonne nouvelle pour le gouvernement, dans un contexte de ralentissement généralisé de l'activité au sein de la zone euro. «Nous avons un niveau de croissance qui est solide», a assuré mardi sur LCI le ministre de L'Economie Bruno Le Maire, qui a précisé maintenir sa prévision de croissance à 1,4% pour l'ensemble de 2019. «Nous verrons d'ici un mois s'il y a besoin ou non de réviser ce chiffre», a-t-il toutefois précisé. Selon la Banque de France, mais aussi selon l'OCDE, le FMI et la Commission européenne, l'activité économique devrait progresser de 1,3% cette année, contre 1,7% en 2018.