Gare à la surchauffe ! La canicule revient s'abattre sur la France, avec un bond «spectaculaire» du thermomètre attendu lundi dans la moitié sud et peut-être des records de température à Paris en milieu de semaine.
Ce nouvel épisode, le deuxième en moins d'un mois, arrive sur la France avec 21 départements du Sud-Ouest et du Centre-Est placés en vigilance orange à partir de lundi matin.
«La masse d'air chaude et sèche à l'origine de cette hausse spectaculaire gagnera peu à peu vers le nord. La vigilance orange canicule s'étendra donc rapidement à de nombreuses régions», a annoncé Météo France dimanche.
«Globalement cette canicule sera moins intense que celle de juin. Nous n'attendons pas de pics de chaleurs à 45/46° mais les régions au nord de la Loire seront cette fois beaucoup plus concernées», a indiqué dimanche à l'AFP Météo-France en ajoutant qu'on s'attend «pour mercredi et jeudi, à quelques records sur ces départements».
Lors du précédent épisode caniculaire, exceptionnel par sa précocité et son intensité, le record absolu de température en France s'est établi le 28 juin à 46°C à Vérargues dans l'Hérault.
Etienne Kapikian, prévisionniste chez Météo-France, observe sur Twitter que sur Paris «le record absolu historique est menacé (40.4°C le 28 juillet 1947)».
Puis entre mardi et jeudi, la bulle de chaleur s'étendra progressivement à toute la France, n'épargnant que «la pointe et la côte nord de la Bretagne».
«Il faudra attendre vendredi pour que les températures commencent à fléchir par la façade Atlantique», toujours selon Météo France.
Les politiques sur le pont
Cette nouvelle vague de chaleur coïncide avec un débat sur le réchauffement organisé mardi à l'Assemblée nationale.
Les 162 députés membres du collectif transpartisan pour le climat «Accélérons» accueilleront l'égérie de la lutte climatique Greta Thunberg, qui plaidera en faveur du combat pour le climat.
La chancelière allemande Angela Merkel a assuré vendredi que son gouvernement avait revu à la hausse ses ambitions climatiques grâce à la mobilisation d'enfants, d'adolescents et de jeunes adultes organisée par l'adolescente suédoise.
Interrogée sur l'engagement du président Emmanuel Macron sur le climat, Greta Thunberg a déclaré à Libération qu'«aucun politique que j'ai pu rencontrer ne semblait avoir réalisé l'urgence de la situation», et ajoute qu'«aucun pays ne fait assez, si on veut rester sous la limite des 1,5 degré Celsius».
Ceci alors que les signes du dérèglement climatique se multiplient en 2019 : le mois de juin a été le plus chaud jamais enregistré dans le monde, notamment en raison de la canicule exceptionnelle en Europe, selon les données du service européen Copernicus sur le changement climatique.
Une canicule affecte déjà une grande partie des Etats-Unis, avec des températures atteignant les 38°C à New York et Washington.
Il y a une semaine, le mercure atteignait 21 degrés Celsius à Alert, endroit habité le plus au nord de la planète, à moins de 900 km du pôle Nord, établissant un «record absolu» de chaleur pour cette station.
Samedi, en raison de la chaleur et de fortes bourrasques, six régions du centre et du sud du Portugal ont été placées en alerte maximale aux incendies.
En France, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner estime sur twitter que «ce nouvel épisode renforcera le risque de #FeuxDeForêts, déjà particulièrement élevé dans de nombreux départements».
La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a demandé la diffusion «dès lundi matin sur les antennes télévisuelles et radiophoniques des spots rappelant les conseils de prévention», selon un communiqué diffusé dimanche.
La plateforme d'information «Canicule info service», accessible au 0800 06 66 66 (numéro vert), reprendra également du service.
La canicule s'installe sur l'Hexagone alors que alors que le pays 73 départements sont concernés par des restrictions d'eau et les citadins seront soumis à des températures plus chaudes et au risque de pollution à l'ozone.
Le ministre de l'Agriculture, Didier Guillaume, a ajouté neuf départements aux 24 auxquels l'Union européenne a accepté depuis le 1er juillet d'accorder une clause de force majeure leur permettant «faucher les jachères, pour pouvoir nourrir leurs animaux, car il n'y a tout simplement plus d'herbe dans les pâturages pour les alimenter».
Il a aussi annoncé dimanche soir au Parisien que le gouvernement va demander le versement anticipé d'une partie des aides européennes aux agriculteurs, soit une avance de trésorerie d'un milliard d'euros.