Un tweet de l'eurodéputée de droite Nadine Morano jugé «raciste» continuait à susciter l'indignation samedi notamment du ministre de l'Intérieur Christophe Castaner et de l'ancien garde du corps d'Emmanuel Macron, Alexandre Benalla, critiques auxquelles l'élue LR a répliqué toute la journée.
Plusieurs ministres et de nombreux députés du parti présidentiel LREM s'étaient déjà indignés vendredi du message publié par Mme Morano, dans lequel la parlementaire prenait pour cible la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye.
L'eurodéputée s'en était prise aux «inepties débitées souvent en tenue de cirque» de Mme Ndiaye, qualifiée de «Sénégalaise très bien née ayant obtenu la nationalité Française il y a trois ans... visiblement avec de grandes lacunes sur la culture française».
des «propos imbéciles et choquants»
Samedi matin M. Castaner a affirmé que Mme Morano n'était plus «républicaine». «Un jour, @nadine__morano a peut-être été républicaine. Tel n'est définitivement plus le cas», a-t-il tweeté. Il a cité l'ancien président Jacques Chirac : «Ne composez jamais avec l'extrémisme, le racisme, l'antisémitisme, ou le rejet de l'autre». «Monsieur le ministre merci de m'indiquer quel propos est raciste de mon tweet ? Vous avez une heure !», lui a répondu l'ancienne ministre de Nicolas Sarkozy.
« Ne composez jamais avec l'extrémisme, le racisme, l'antisémitisme, ou le rejet de l'autre » - Jacques Chirac
Un jour, @nadine__morano a peut-être été républicaine.
Tel n’est définitivement plus le cas. https://t.co/1AEEA99TeY— Christophe Castaner (@CCastaner) July 20, 2019
«Si +ineptie+ était une femme elle s'appellerait @nadine__morano, vraie clown du cirque politico-médiatique», a tweeté Alexandre Benalla, visé par plusieurs enquêtes et informations judiciaires. «Le gouvernement est sauvé @ABenalla_ assure la protection de la porte-parole», a rétorqué avec ironie Nadine Morano.
Si "ineptie" était une femme elle s'appellerait .@nadine__morano, vraie clown du cirque politico-médiatique. Clown triste et aigrie, pas besoin de nez rouge pour nous faire rire ! Vos tenues le font déjà... La méritocratie vous gêne à ce point Madame #Morano ? https://t.co/qJAOLcMDLl pic.twitter.com/ZPqeSE9tnf
— Alexandre Benalla (@ABenalla_) July 20, 2019
Chère .@nadine__morano, je ne pense pas que le gouvernement soit en danger, par contre concernant votre « péril », je vous invite à lire le document en pièce-jointe. Pour votre bien et celui de tous #Morano https://t.co/EAUkZpv5Up pic.twitter.com/CFYC7xnmbl
— Alexandre Benalla (@ABenalla_) July 20, 2019
L'eurodéputée, réélue en mai, s'en est prise aussi au ministre de l'Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin, qui lui avait demandé la veille ce qui la «gênait» chez Mme Ndiaye. «Ce qui me gêne côté vestimentaire en ce qui te concerne c'est que ta veste soit réversible (...)», a cinglé Mme Morano à l'adresse de l'ancien membre des Républicains.
Ce qui me gêne côté vestimentaire en ce qui te concerne c’est que ta veste soit réversible en fonction de tes intérêts personnels on a tous en mémoire tes propos à l’égard de Macron. tu n’as pas hésité à vendre ton âme pour être ministre ... https://t.co/Xngil5E8Bv
— Nadine Morano (@nadine__morano) July 20, 2019
Elle a également répliqué à la secrétaire d'Etat à l'Ecologie Brune Poirson, qui évoquait l'écrivain René Char disant «qu'il existe une sorte d'homme toujours en avance sur ses excréments. Avec Nadine Morano, on découvre que ça marche aussi pour les femmes». «Madame la Ministre soyez rassurée René Char pensait sans doute à Homme avec un grand H vous étiez donc concernée la preuve par votre écrit.. votre nouveau monde est à vomir !», lui a rétorqué Mme Morano.
Madame la Ministre soyez rassurée René Char pensait sans doute à Homme avec un grand H vous étiez donc concernée la preuve par votre écrit.. votre nouveau monde est à vomir ! Jamais on a vu un comportement gouvernemental de ce niveau https://t.co/zRN2fuM9TT
— Nadine Morano (@nadine__morano) July 20, 2019
Mme Morano a enfin fustigé un «tweet minable et dégoulinant de servitude à l'égard de pouvoir en place» à l'adresse du président de l'Assemblée des départements de France Dominique Bussereau (ex LR), qui avait dénoncé chez elle des «propos imbéciles et choquants».