Trois ans après la mort d’Adama Traoré lors d’une interpellation, une marche «historique» est organisée ce samedi 20 juillet par ses proches dans la ville où le jeune homme est décédé.
Le départ du rassemblement est prévu en début d’après-midi à la gare de Beaumont-sur-Oise (Val d’Oise). Avant de rejoindre la cité Boyenval où résidait le jeune homme, les manifestants passeront devant la gendarmerie où Adama Traoré avait trouvé la mort en juillet 2016.
Une marche fédératrice
Alors que se dessine à l’horizon l’acte 36 des gilets jaunes, plusieurs groupes du mouvement ont appelé à se rendre à cette marche auprès de la famille et amis de la victime. «Les gilets jaunes ont subi les violences policières que nous subissons depuis des années», avait déclaré la sœur d’Adama, Assa Traoré.
Le cortège sera également soutenu par des écologistes, des collectifs de défense des sans-papiers et des militants antifascistes comme le précise l’AFP. Le comité Vérité pour Adama espère faire de ce rassemblement un « acte historique » notamment par le biais de cette alliance des luttes.
«On veut faire de cette journée, de la banlieue et de Beaumont-sur-Oise, un centre politique important», explique à l’AFP Youcef Brakni, un membre du comité Vérité pour Adama.
«Ripostons à l’autoritarisme !»
Les manifestants défileront pour « toutes les victimes » des forces de l’ordre. Inquiets face aux nombres de blessés lors des rassemblements des gilets jaunes au cours des derniers mois, le PCF et Amnesty International appellent à se joindre à cette marche.
Plusieurs personnalités prendront également part au rassemblement dont les écrivains Annie Ernaux et Edouard Louis, le sociologue Geoffroy de Lagasnerie, ainsi que des artistes dont le rappeur Fianso qui donnera pour l’occasion un concert.
Une affaire toujours en cours d’instruction
Dénonçant un « déni de justice », la famille d’Adama Traoré combat sans relâche pour déterminer les causes de la mort du jeune homme.
En mars dernier, les juges d’instruction qui s’apprêtaient à clore leur enquête sans mettre en cause les gendarmes, ont rouvert leurs investigations après la remise d’un rapport médical réalisé à la demande de la famille et qui contredisait les conclusions sur le décès, attribué jusque-là à l’état de santé antérieur du jeune homme.
En revanche, les juges n’ont pas encore ordonné la nouvelle expertise médicale annoncée en avril, après la remise du rapport fait à la demande de la famille.
« La décision des juges d’ordonner une énième expertise va rallonger inutilement l’enquête. Les gendarmes doivent être jugés pour avoir causé la mort d’Adama Traoré », a réagi l’avocat de la famille Traoré, Me Yassine Bouzrou, sollicité par l’AFP.