Une nouvelle fois, ils ont marché pour «réclamer la vérité» sur la mort d'Adama Traoré. Plusieurs centaines de personnes ont manifesté samedi à Paris, dix jours après la publication d'une expertise dédouanant les gendarmes qui avaient interpellé le jeune homme en juillet 2016.
«Nous sommes face à un mensonge d’Etat que nous voulons dénoncer. Nous demandons la justice et la dignité pour Adama et que les gendarmes soient mis en examens», a dénoncé Assa Traoré, la sœur aînée de ce jeune homme mort lors de son interpellation le jour de ses 24 ans.
Le cortège est parti peu après 15h du parvis de la Gare du Nord, en direction de la place de la République. «Mon frère n'est pas mort car il a couru, mon frère est mort car des gendarmes l'ont frappé et laissé mourir», a accusé Assa Traoré. La mère d'Adama a quant à elle regretté que les gendarmes n'aient pas encore été entendus par la justice et réclamé aux juges une «date de reconstitution».
Selon «l'expertise médicale de synthèse» remise mi-septembre à la juge d'instruction parisienne chargée de l'enquête, « le pronostic vital (était) engagé de façon irréversible » avant l'arrestation de ce jeune homme noir l'après-midi du 19 juillet 2016, dans la petite ville de Beaumont-sur-Oise.
Les circonstances de la mort du jeune homme alimentent des soupçons vis-à-vis des autorités, engendrés notamment par l'annonce tardive du décès et la communication très contestée du procureur de Pontoise à l'époque. Cinq mois après les faits, l'enquête avait été dépaysée à Paris.