Le fils de Latifa Ibn Ziaten aurait inventé son agression par des hommes islamistes. Il se serait en fait disputé avec son compagnon.
Selon le journal Le Parisien, Naoufal Ibn Ziaten serait actuellement en garde à vue. Il est soupçonné de dénonciation calomnieuse.
Naoufal Ibn Ziaten est le frère d'Imad Ibn Ziaten, un militaire qui avait été tué par Mohammed Merah le 11 mars 2012 à Toulouse. Sa mère, Latifa Ibn Ziaten, s'est investie dans la lutte contre la radicalisation des jeunes.
Ce vendredi 11 juillet, Naoufal Ibn Ziaten avait raconté avoir été agressé par trois hommes inconnus, alors qu'il rentrait du travail avec son ami, près de Rouen. Il avait indiqué que ces trois hommes avaient «des barbes d'islamistes» et qu'ils avaient «la volonté d'en finir». Les deux hommes avaient été admis ce jeudi 10 juillet au CHU de Rouen.
L'avocat de la famille, Me Méhana Mouhou, avait raconté : «L'agression a été très violente, sauvage même. Les deux victimes ont été rouées de coups, on leur a cogné la tête contre un mur. Il y avait du sang dans la pièce». Il avait indiqué dans un post Twitter avoir signalé le Procureur de la République.
Mais selon une source policière consultée par l'AFP, les premiers éléments de l'enquête contredisent cette version. «Au vu des constatations, les versions des deux supposées victimes étaient contradictoires». Entendu jeudi soir et vendredi, Naoufal Ibn Ziaten et l'homme qui l'accompagnait n'ont pas été jugé crédibles par les enquêteurs.
Selon cette même source policière, il s'agirait en fait d'une situation de violence conjugale. A la suite d'une soirée arrosée, l'un des deux homme serait rentré tard et l'autre se serait emporté. «Les deux personnes étaient concubins, une relation dont n'avait pas connaissance la famille. Ils se seraient battus entre eux».
Ce mensonge sur l'agression jette un voile de doute sur les tags haineux et antisémites réalisés au domicile de Latifa Ibn Ziaten, le 10 juin dernier. «Les enquêteurs ont de sérieux doutes sur des tags faits par des personnes extérieures», confie cette même source policière. Latifa Ibn Ziaten devait perdre à cette période sa protection policière.