Vincent Lambert, patient tétraplégique en état végétatif depuis son accident de la route en 2008, est décédé ce jeudi 11 juillet. Ses traitements avaient été arrêtés mardi 2 juillet au terme d'une longue bataille judiciaire. La mort de Vincent Lambert est un «crime d'Etat», ont dénoncé les avocats de ses parents, mettant de nouveau en cause le médecin.
«Vincent est mort, tué par raison d'État et par un médecin qui a renoncé à son serment d'Hippocrate (...) L'heure est au deuil et au recueillement. Il est aussi à la méditation de ce crime d'Etat», ont déclaré dans un communiqué Me Jean Paillot et Jérôme Triomphe, avocats de Pierre et Viviane Lambert, opposés depuis des années à l'arrêt des traitements de leur fils.
«Cette cathédrale d'humanité qui brûlait depuis une semaine sous nos yeux impuissants s'est effondrée. Il n'aura été tenu aucun compte de la dignité de cet homme handicapé, condamné parce que handicapé», ont-ils ajouté. Selon eux, «cette faute ignoble ébranle les fondements de notre droit et de notre civilisation» et «rejaillit sur nous tous».
«Vincent est décédé à 8h24 ce matin» au CHU de Reims, a indiqué son neveu François, évoquant «son soulagement après des années de souffrance pour tout le monde».
Symbole du débat sur la fin de vie
Plongé dans le coma et maintenu en vie depuis 2008, date de son accident de la route, Vincent Lambert était devenu le symbole du débat sur la fin de vie.
Sa famille s'est déchirée pendant toutes ces années : d'un côté son épouse Rachel - sa tutrice légale -, son neveu François et six frères et soeurs dénonçaient un «acharnement thérapeutique» et souhaitaient que les volontés exprimées par Vincent oralement avant le drame soient respectées. De l'autre, ses parents ainsi qu'un frère et une soeur, fervents catholiques, farouchement opposés à l'arrêt des soins qui avaient multipliés les recours judiciaires.
Un protocole de fin de vie avait été enclenché le 10 avril 2013 avant d'être interrompu. S'en est suivi plusieurs années de combat judiciaire, mené par les parents de Vincent Lmabert devant les différentes instances judiciaires. Le 28 juin 2019, la Cour de cassation avait ouvert la voie à un nouvel arrêt des traitements et la procédure avait été lancée le 2 juillet.