Le gouvernement français a exclu jeudi toute légalisation du cannabis récréatif, par la voix de sa ministre des Transports.
«La position du gouvernement est claire, a affirmé Elisabeth Borne sur LCI. Nous sommes contre la légalisation à usage ludique». L'usage thérapeutique reste donc pour le moment la seule piste sur laquelle le gouvernement compte travailler.
Cette réponse ferme de la ministre intervient alors qu'une proposition surprenante était formulée par le Conseil d'analyse économique (CAE). L'instance préconisait de légaliser le cannabis en instaurant une sorte de service public du cannabis. Un scénario selon lequel l'Etat détiendrait le monopole de la production et de la distribution de cette drogue
Les membres de ce think-tank indépendant, placé sous l'autorité du Premier ministre, suggéraient par exemple de fixer le prix de vente d'un gramme d’herbe à 9 euros. Un tarif rentable qui permettrait de générer 2 milliards de recettes fiscales chaque année.
L'usage thérautique bientôt légalisé ?
Rejoignant les idées avancées par la ministre de la santé Agnès Buzyn, favorable à une légalisation de cette drogue seulement à des fins médicales, l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a publié mercredi un projet d'expérimentation. Reste au gouvernement de donner son aval ou non.
Indépendamment, un groupe de députés issus de différentes tendances politiques a pour projet de déposer rapidement une proposition de loi ouvrant la voie à une «légalisation contrôlée» du cannabis, après avoir lancé une tribune aux côtés de 70 économistes, médecins et hommes politiques, notamment Raphaël Glucksmann et Yannick Jadot.
A noter qu'actuellement, en ce qui concerne les joints de cannabis, la loi française ne fait aucune distinction entre leur usage récréatif et thérapeutique. Leur consommation reste pénalisée.