Chant de la Marseillaise, formation aux premiers secours, ateliers autour de valeurs républicaines... A partir du 16 juin et jusqu'au 28, une première cohorte d'environ 2.000 jeunes volontaires âgés de 15 à 16 ans, issus de treize départements, vont expérimenter le futur Service national universel, promesse de campagne d'Emmanuel Macron.
Piloté par le secrétaire d'Etat à la Jeunesse, Gabriel Attal, le SNU, détaillé ici, doit s'organiser en deux temps. Le premier, d'une durée d'un mois et obligatoire pour tous les jeunes de 16 ans, sera centré sur une «phase de cohésion», puis sur une mission d'intérêt général auprès d'une association ou d'une structure publique – deux périodes de quinze jours.
En uniforme bleu marine (conçu par le même fournisseur que la gendarmerie nationale), les jeunes seront hébergés, week-end compris, dans des internats, encadrés par des militaires et des éducateurs. En plus du bilan de santé et des tests de français qui leur seront proposés, ils seront formés aux premiers secours, aux réactions à avoir en cas d'attentat ou de catastrophe naturelle, ainsi qu'à l'écologie ou aux valeurs de la République. La journée commencera par «le salut au drapeau et le chant de l’hymne national, [un] moment de communion républicaine important», selon Gabriel Attal. Sans compter les débats et jeux de rôle, mais aussi les activités «à l'extérieur», comme des parcours en forêt, des courses d'orientation ou des franchissements d’obstacles.
La phase de cohésion du SNU © Site internet jeunes.gouv.fr
Des aides au permis de conduire en contrepartie
Les jeunes réaliseront ensuite, entre juillet 2019 et juin 2020, leur mission d'intérêt général, auprès d'ONG, de collectivités, d'organismes publics ou de corps en uniforme pendant quinze jours consécutifs ou répartis tout au long de l'année. Et c'est seulement à l'issue de cet engagement que le second temps du SNU pourra commencer.
Ce dernier, sur la base du volontariat et ouverte jusqu'à 25 ans, consistera en une mission de trois à douze mois dans une structure liée à la défense, la sécurité, l'accompagnement des personnes ou encore la préservation de l'environnement. Un engagement qui donnera lieu à des contreparties pour le concerné, comme des crédits universitaires ou des aides financières à l'obtention du Code de la route et du permis de conduire.
Le coût total du SNU a été estimé, au bas mot, à 1,7 milliard d'euros par an, selon Gabriel Attal. A ceux qui accusent le gouvernement d'amputer une partie du budget de la jeunesse et préféreraient notamment la création de plus de places en fac, il a récemment répondu que ce nouveau service est «une brique supplémentaire de l'investissement pour la jeunesse». «Aujourd'hui, on a des jeunes qui naissent et grandissent en France sans parfois jamais quitter leur environnement. C'est d'abord pour cet enjeu de creuset républicain, de mixité sociale et territoriale, qu'on fait le SNU», a-t-il défendu.
Quant au calendrier de mise en place d'un service obligatoire, il n'est pas encore tranché. Mais l'objectif à terme du gouvernement est de rendre le SNU contraignant pour les 800.000 jeunes de 16 ans au plus tard en 2026.
Vidéo de promotion du SNU diffusée par le gouvernement © Youtube Education France