Le changement climatique stresse les plantes, qui changent d'odeur. Les abeilles ne parviennent plus à les reconnaître... Une menace de plus pour des insectes en danger.
Avant de butiner, l'abeille utilise des signes visuels, pour repérer la couleur et le nombre de fleurs. Elle s'appuie aussi sur des signes odorants, pour repérer l'odeur florale de la plante. Une abeille peut ainsi associer à chaque plante un parfum et son nectar. Mais ce procédé naturel est désormais menacé... par les changements climatiques et l'industrialisation de l'agriculture.
Selon l'équipe de la chercheuse Coline Jaworski qui travaille à l'Université de Marseille, les plantes peuvent désormais changer leur odeur. A cause d'un manque d'eau ou d'une attaque d'herbivores, elle développent des moyens anti-stress et changent leur parfum. Dans le bassin méditerranéen, il devrait y avoir une réduction de 30% des précipitations d'ici à 2100. Une sécheresse accrue qui va provoquer la fragilisation du romarin et du thym, emblématiques de la région, et un changement probable de leur odeur.
Désorientées par ces changements, les abeilles ont plus de difficultés à reconnaître les plantes. Un phénomène d'autant plus inquiétant que les pollinisateurs sont en baisse partout dans le monde.