Toujours très remontés contre la réforme du lycée, certains enseignants veulent frapper un grand coup en faisant une «grève de la surveillance» au premier jour des épreuves du baccalauréat, le 17 juin prochain, date de l'écrit de philosophie.
«A situation exceptionnelle, modalités d’action exceptionnelles», prévient ainsi le SNES-FSU, syndicat majoritaire parmi les enseignants des collèges et lycées, cité par Le Monde.
Selon l'organisation, les trois quarts des professeurs seraient même prêts à suivre le mouvement, qui, s'il avait effectivement lieu, serait inédit.
Même en 1968, en dépit des événements, si des incidents avaient effectivement eu lieu dans les centres d'examens, ceux-ci n'avaient pas compromis le déroulement des épreuves.
Reste toutefois que le chiffre avancé par le syndicat est à prendre avec une certaine prudence.
Il se base en effet sur une vaste consultation, lancée par le SNES-FSU auprès de ses troupes. Or, jusqu'à présent du moins, seuls 10 % des adhérents y ont répondu. La consultation se terminant en juin, il est donc trop tôt pour en tirer un bilan définitif.
Le Brevet également menacé ?
Parmi les autres revendications des enseignants, outre la réforme du lycée, figurent également les suppressions de postes (quelque 2.660 dans le second degré, ndlr), des demandes de revalorisations salariales, sans oublier l'abandon du projet de loi Blanquer sur «l'école de la Confiance».
Censé entré en vigueur à la rentrée 2019, le texte fait toujours l'objet de profondes divisions entre l'Assemblée nationale et le Sénat, et doit désormais être examiné, le 13 juin, en commission mixte paritaire.
Dans ce contexte, et faute d'avancées significatives, à une éventuelle grève des enseignants surveillants, le 17 juin, pourrait en succéder une autre, le 27 juin, au premier jour du Brevet.
Le ministère minimise
Du côté de la rue de Grenelle, au ministère, si la situation est bien sûr surveillée, elle n'inquiète toutefois à outrance, le spectre d'une grève le jour du bac se concentrant surtout sur quelques établissements et ne semblant donc pas prendre une dimension nationale.
C'est notamment le cas au lycée Stéphane-Hessel de Toulouse (Haute-Garonne), où le principe d'une grève le premier jour du bac est ainsi majoritairement retenu, avec 60 voix favorables contre 37 lors de la consultation.
Par ailleurs, si les grèves et manifestations enseignantes se sont succédé ces dernières semaines, la grogne, avec des taux de grévistes de l'ordre de 15 % dans le primaire, et de 4 à 12 % dans le secondaire, n'a, là encore, pas vraiment déborder.
Sans parler du fait que perturber un examen aussi symbolique que le baccalauréat reviendrait à prendre le risque de s’attirer les foudres des candidats mais aussi celles de leurs parents.