Le gouvernement a dit mercredi attendre de General Electric (GE) qu'il soit «exemplaire» à Belfort, assurant qu'il serait «très exigeant» sur l'accompagnement des salariés après l'annonce de la suppression de plus de 1.000 emplois.
«On a imposé à GE de mettre en place un fonds de 50 millions d'euros de revitalisation industrielle» alimenté par le géant industriel américain pour ne pas avoir tenu son engagement de créer 1.000 emplois en France après son rachat de la branche énergie d'Alstom en 2015, a rappelé la secrétaire d'Etat Agnès Pannier-Runacher sur la radio Franceinfo.
«Ces 50 millions d'euros ne sont pas le seul effort que doit faire GE dans ce plan social. On attend d'eux d'aller beaucoup plus loin, d'être absolument exemplaire dans la façon de faire ce plan social», a-t-elle insisté.
L'Etat prêt à faire pression
Mme Pannier-Runacher a assuré que l'Etat avait la possibilité de «faire pression». «On a les moyens d'accompagner et de valider le plan social. Si le plan social est jugé insuffisant, on est capable de mettre une pression très forte», a-t-elle déclaré.
«Notre enjeu, c'est de préserver les capacités de Belfort et d'accompagner individuellement chaque salarié», a expliqué la secrétaire d'Etat. Selon elle, les négociations avec GE n'aboutiront pas avant «la fin de l'année».
La porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye a également souligné que «le fonds de 50 millions d'euros va permettre la revitalisation économique». «Évidemment on sera très exigeants sur les conditions dans lesquelles, s'il y avait des disparitions d'emplois, les salariés seraient accompagnés», a-t-elle promis sur France Inter.
«Faire de la politique industrielle française de manière intelligente, c'est ça: c'est regarder ce qu'est une situation économique, voir ce qu'on peut y faire, et quand on ne peut pas faire évoluer ou changer cette situation économique, c'est accompagner les gens pour leur rebond», a-t-elle fait valoir.
«Sur le sujet du gaz, l'évolution de la société et la transition écologique expliquent la situation de l'entreprise. Est-ce que pour autant ça veut dire qu'on va laisser les salariés dans la panade ? En aucun cas», a-t-elle assuré.
Mme Pannier-Runacher a nié que l'Etat ait été mis au courant de ces suppressions d'emplois avant les élections européennes par le directeur général de la branche française de GE, Hugh Bailey, qui était conseiller du président Emmanuel Macron à Bercy lorsqu'il était ministre de l’Économie.
«On n'était pas plus au courant que les personnes concernées», a-t-elle affirmé.
Et Sibeth Ndiaye a dit ne pas croire que le choix de céder la branche énergie d'Alstom à GE, lorsque Emmanuel Macron était ministre de l'Economie, ait été «une erreur» : «à l'époque, il y avait une cohérence d'ensemble» et «on considérait que le marché mondial du gaz était encore suffisamment porteur pour avoir intérêt à réaliser cette vente».