Le ministre des Finances Bruno Le Maire a exigé mardi que le projet de fusion entre les constructeurs Renault et Fiat n'entraîne aucune fermeture d'usine en France, sans envisager pour autant une augmentation de la participation de l'Etat au capital.
Le ministre a demandé à Jean-Dominique Senard, actuel président de Renault, des garanties «sur la préservation des emplois et des sites industriels en France», a-t-il affirmé sur RTL, au lendemain de l'annonce du projet de fusion entre les deux constructeurs.
Interrogé pour savoir s'il exigeait un engagement de «zéro usine fermée en France» de la part de Renault et de Fiat, M. Le Maire a répondu «bien sûr».
«C'est la première garantie que j'exige à M. Senard sur l'ouverture de ces négociations avec Fiat», a-t-il expliqué. «C'est à lui de revenir vers moi dans les jours qui suivent, puisque j'ai donné mon accord à l'ouverture de négociations, sur les garanties qu'il a pu obtenir de la part de Fiat sur l'empreinte industrielle de Renault en France», a ajouté le ministre.
Comme deuxième garantie, M. Le Maire a expliqué qu'il attendait que cette opération «se fasse dans le cadre de l'alliance entre Renault et Nissan», sans plus de précisions.
Il a également demandé à M. Senard des garanties sur la future gouvernance du nouvel ensemble, afin que «les intérêts français y soient bien représentés».
Enfin, il a demandé au président de Renault que le groupe né de cette fusion participe à l'initiative des batteries électriques engagée avec l'Allemagne.
«Une belle opportunité pour Renault»
M. Le Maire a confirmé que l'Etat, qui détient actuellement près de 15% du capital de Renault, n'aurait plus qu'une participation d'environ 7,5% après une fusion avec Fiat. Il n'a pas souhaité l'augmenter pour autant.
«Qu'est-ce qui garantit les emplois, les sites industriels, le développement de Renault à l'avenir ? Ce n'est pas la présence de l'Etat au capital, c'est la capacité d'investir dans les nouvelles technologies», a-t-il assuré.
Selon M. Le Maire, cette possible fusion constitue d'ailleurs «une belle opportunité pour Renault et pour l'industrie automobile européenne». «Les entreprises qui survivront seront celles qui auront la capacité d'investir massivement dans le véhicule autonome, dans le véhicule connecté et dans le véhicule électrique», a-t-il souligné.
«Ce projet de fusion doit permettre à Renault et à Fiat de porter ces investissements et d'être parmi les constructeurs automobiles les plus efficaces», a ajouté M. Le Maire.
Le constructeur italo-américain Fiat Chrysler (FCA) a affirmé lundi que la fusion n'entraînerait aucune fermeture de sites de production. Au total, 8,7 millions de véhicules seraient vendus chaque année par le groupe fusionné, qui figurerait à la troisième place du classement mondial des constructeurs automobiles en termes de production annuelle.