Il est devenu le plus grand des «petits» partis. Le Parti Animaliste a créé la surprise lors de ces élections européennes en totalisant plus de 2,2% des suffrages exprimés, doublant son score des législatives en 2017 (1,1%).
«Les animaux comptent, votre voix aussi». C'est avec ce slogan, accompagné d'une attendrissante bouille de chaton ou de chiot sur fond violet que le Parti Animaliste a tenté de porter la cause animale dans le débat des européennes. Avec un certain succès.
Le Parti animaliste prend du poil de la bête !
Un résultat d’autant plus remarquable compte tenu des très faibles moyens financiers. Cette campagne confirme que la question animale est une question politique !
Merci d'avoir donné votre voix aux animaux ! pic.twitter.com/okiEcAzjCu— Parti animaliste (@PartiAnimaliste) 26 mai 2019
Mieux que l'UPR de François Asselineau, les Patriotes de Florian Philippot ou la liste Lutte ouvrière de Nathalie Arthaud, bien plus médiatiques, le mouvement fondé en 2015 talonne même, à quelques dixièmes de points d'écart, des formations plus établies, comme le Parti communiste (2,5%) ou l'UDI (2,5%).
«On est très contents, c'est le double voire le triple de ce que nous donnaient les sondages et malgré l'indifférence des médias et des moyens financiers limités», s'est félicitée la tête de liste, Hélène Thouy.
Spécialiste du droit des étrangers, cette avocate de profession a surtout connu le devant de la scène pour avoir porté plusieurs dossiers médiatiques liés aux abattoirs, à la chasse ou à la corrida.
Si elle se félicite du score, la co-fondatrice du mouvement déplore toutefois des irrégularités, affirmant avoir reçu des «centaines de signalements» selon lesquels les bulletins du Parti Animaliste n'étaient pas proposés dans tous les bureaux de vote. Une saisie du Conseil d'Etat a même été évoquée par la candidate sur France Info.
Une thématique européenne
Dans la lignée d'autres partis européens, comme le Parti pour les animaux néerlandais, le mouvement animaliste français se pose en défenseur ultime de la cause animale. Parmi les 150 mesures de son programme, on retrouve notamment l'arrêt des expérimentations sur les animaux, le développement d'une alimentation plus végétale, une amélioration du bien-être animal dans le domaine de l'agriculture, et plus généralement la protection de l'environnement naturel de la faune.
Car c'est à Bruxelles que de nombreuses décisions affectant le bien-être animal sont prises, notamment à travers la politique agricole commune, ou sur des règlements transnationaux plus précis comme la gestion de la pêche, le transport des animaux d'élevage ou les tests sur les animaux.
Cette stratégie monothématique a d'ailleurs permis au parti d'attirer tout au long de la campagne le soutien de plusieurs personnalités comme Laurent Baffie, Laura Smet, Brigitte Bardot, Claude Lelouch, Nolwenn Leroy, Virginie Lemoine ou encore Raphaël Mezrahi.
Le score de la formation française reste néanmoins insuffisant pour prétendre à un siège au Parlement, puisqu'il reste en deçà des 5% réglementaires. Mais la cause animale sera toutefois bien représentée dans l'hémicycle européen : en Allemagne, le Parti de la protection des animaux obtient deux sièges avec 1,5 % des voix, la tête de liste portugaise du mouvement portugais occupera un siège, idem pour la liste animaliste néerlandaise.