Ils n'ont a priori aucune chance de faire élire des candidats, mais comptent bien être sur la ligne de départ. Une quinzaine de micro-partis entendent présenter une liste aux élections européennes du 26 mai, aux côtés des grandes formations politiques.
Petit rappel : si n'importe quel parti officiel peut présenter une liste de 79 candidats (pour 79 sièges), seuls ceux ayant obtenu plus de 5 % des suffrages obtiendront, à l'issue du scrutin, un nombre de sièges proportionnel à leur nombre de voix.
Alliance royale
Fondé en 2001, le mouvement Alliance royale prépare actuellement une liste. Sur son site, il préconise la fin du «régime des partis» et le rétablissement de la royauté, et par conséquent une sortie de l'Union européenne (tout en appelant à une «coopération» entre les pays), afin de «retrouver la maîtrise de ses lois, de sa monnaie et de sa politique étrangère». Sans surprise, il entend réaffirmer «l'héritage chrétien de l'Europe», mais également le rôle de la famille au sein de la société, à commencer par celui des mères au foyer.
Déjà présente au scrutin de 2014, la liste Alliance royale avait recueilli 3.127 voix (0,02 % des suffrages exprimés).
Allons enfants
Né en 2014, le mouvement Allons Enfants se revendique comme LE mouvement des jeunes, ne présentant que des candidats de moins de 30 ans. S'il a déjà fait son trou lors des élections législatives de 2017 (58 candidats, 7.400 voix au total), c'est la première fois que le parti compte présenter une liste aux européennes. Son programme ? Porter la voix de la jeunesse au Parlement européen, mettre la démocratie à l'heure du digital et agir davantage au niveau local via des politiques publiques de proximité.
TRAN-SPA-RENCE
L’argent, le flouz, les pépettes : c’est le nerf de la guerre d’une campagne électorale !
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Civitas
Issu d'une association considérée comme catholique intégriste et d'extrême droite, le mouvement Civitas, devenu parti en 2016, a fait de la «rechristianisation de la France» son cheval de bataille. Il a gagné en notoriété dès 2011, en manifestant contre des pièces de théâtre jugées «blasphématoires» et «christianophobes», puis lors des défilés de La Manif pour tous, ou encore en affichant son opposition à la «théorie du genre».
#MarchePourLaVie #ProVie Osons réclamer l'abrogation de la #Loi #Veil, l'interdiction de l'#avortement, de l'#euthanasie, de la #PMA, de la #GPA et du #transhumanisme ! Défense sans concession de la #Vie et de la #Famille, #Civitas aux #électionseuropéennes pic.twitter.com/PQGnLFGjRh
— Civitas (@Civitas_) 20 janvier 2019
Son programme est, selon Le Figaro, «poujadiste, anti-mondialiste, anti-immigrés et identitaire». Au menu : sortie de l'UE, interdiction de l'IVG, retour au catholicisme comme religion d'Etat, expulsion des immigrés, abrogation de la loi Taubira et annulation des mariages gays déjà prononcés...
Espéranto
C'est un habitué du scrutin européen. Europe Démocratie Espéranto, qui préconise d'adopter une langue commune (inspirée de l'anglais, du français et de l'espagnol) comme clef de voûte de la citoyenneté européenne et d'une multilinguisme, prévoit de présenter une liste de candidats sous le nom «Espéranto – langue commune équitable pour l'Europe». Une dizaine de candidats ont été dévoilés début mars.
L'idée ? Que ce dialecte facilite les échanges et contacts entre les citoyens des Etats membres, afin d'aboutir à l'émergence d'une réelle démocratie, via le tirage au sort ou le référendum notamment. Le parti Espéranto avait recueilli 0,18 % des suffrages en 2014 (33 115 voix).
Redonner la parole aux Européens et relancer l’Europe… credo de la liste “Espéranto, langue commune équitable pour l’Europe” aux élections #Européennes2019 #UE2019 #ÉlectionsUE19 https://t.co/SIKiXHSW6L pic.twitter.com/q9LDKJvJdx
— Europe Espéranto (@EuropeEsperanto) 2 avril 2019
Parti animaliste
Déjà présent aux législatives de 2017, c'est la première fois que le Parti animaliste présentera une liste aux européennes. Soutenu notamment par Brigitte Bardot et Laurent Baffie, son programme centré sur la cause animale, qui le pousse à refuser toute alliance, prône notamment l'abolition de la corrida ou des combats de coqs, l'instauration d'une charte des droits des animaux, la lutte contre la maltraitance animale, ou encore la réduction de 25 % de la consommation d'origine animale dans l'alimentation d'ici à 2025. Sans compter ses actions contre la production de fourrure, le gavage, la castration, l'écornage, le broyage des poussins... Son objectif : faire émerger la question animale dans le champ politique.
Plaisanterie ? Non, rien de plus sérieux ! Laurent Baffie (@lolobababa) s'engage auprès du Parti animaliste pour être candidat aux élections européennes de mai prochain. Laurent Baffie ne rit plus du tout lorsqu'il pense au sort réservé aux animaux dans notre société. pic.twitter.com/RctI2Fcmzc
— Parti animaliste (@PartiAnimaliste) 13 mars 2019
Parti pirate
Son sigle est un drapeau représentant un «P» en forme de voile. Mouvement politique international présent dans une centaine de pays, fondé en Suède en 2006, importé cinq ans plus tard en France et déjà candidat aux européennes de 2014 (0,21 % des voix), le Parti pirate compte bien présenter une liste, même si le faible nombre d'adhérents et le manque de ressources pouraient compliquer la tâche.
Légalisation du partage hors marché, lutte contre le fichage abusif et la surveillance généralisée, indépendance de la justice, transparence de la vie publique ou encore Internet libre font partie de ses chevaux de bataille. Le parti avait obtenu un seul siège en 2014 : l'Allemande Julia Reda. A noter qu'en République tchèque, le parti a un certain succès. Aux élections législatives de 2017, il a obtenu le troisième meilleur résultat: 10,79 %.
Rassemblement des contribuables français
«Arrêtez d'emmerder les Français!» : le slogan du Rassemblement des contribuables français, parti anti-impôts, est aussi choc que limpide. Le mouvement, à tendance d'extrême droite, entend «défendre contibuables, retraités matraqués, automobilistes persécutés et rackettés, propriétaires accablés, entrepreneurs noyés, artisans et commerçants et tous ceux qui travaillent». Vaste programme. A sa tête, Nicolas Miguet, à la fois journaliste, homme politique et d'affaires controversé, qui a déjà eu affaire à la justice pour conflit d'intérêts.
© capture site RCF
quid des gilets jaunes ?
Alors que cinq listes gilets jaunes se sont constituées depuis fin janvier en vue des européennes (Ralliement d'initiative citoyenne ou RIC, Union jaune, Rassemblement des gilets jaunes citoyens, Evolution citoyenne, Jaunes et citoyens), une alliance pourrait être annoncée dans les jours qui viennent. «On aura bien trop» de candidats, se réjouit le porte-parole de la liste RIC, lancée par Ingrid Levavasseur, aide-soignante gilet jaune qui a ensuite renoncé à en être tête de liste le 13 février.
Dans le récent baromètre Ifop Euro-Rolling, les listes gilets jaunes sont créditées de 3 % des intentions de vote, en baisse après avoir atteint un pic à 5,5 % le 25 mars. De quoi faire entendre la parole des gilets jaunes, mobilisés dans l'Hexagone depuis près de cinq mois, mais pas assez pour obtenir un siège et porter du fluo au Parlement européen.
Des gilets jaunes aux européennes pic.twitter.com/KNA4tDcfER
— erik tartrais (@tartrais) 5 avril 2019