Alors que le protocole d'arrêt des soins de Vincent Lambert avait débuté ce lundi 20 mai, la Cour d'appel de Paris, saisie par les parents de ce patient tétraplégique, a ordonné dans la soirée la reprise des traitements visant à le maintenir en vie.
La cour «ordonne à l'Etat français de prendre toutes mesures aux fins de faire respecter les mesures provisoires demandées par le Comité international des droits des personnes handicapées de l'ONU».
Les parents de cet homme de 42 ans, tétraplégique depuis dix ans, et deux autres membres de sa famille, s'opposent vivement au processus d'arrêt des traitements, multipliant les recours.
Ils avaient ainsi saisi en urgence la Cour européenne des Droits de l'Homme (CEDH) et la cour d'appel de Paris, faisant valoir que le Comité des droits des personnes handicapées de l'ONU a souhaité que la France suspende toute décision en attendant qu'il examine le dossier sur le fond. Ils invoquent notamment le «droit à la vie» et l'interdiction des «traitements inhumains ou dégradants», garantis par la Convention européenne des droits de l'Homme.
Dans l'après-midi, la CEDH avait rejetté la requête des parents. «La Cour indique qu'aucun élément nouveau de nature à lui faire adopter une position différente ne lui a été présenté par les requérants», indiquait l'instance européenne dans un communiqué. La CEDH rappellait par ailleurs qu'elle avait déjà conclu en 2015 qu'arrêter l'alimentation et les traitements de Vincent Lambert ne porterait pas atteinte au principe du droit à la vie.
Les parents ainsi qu'un demi-frère et une soeur de Vincent Lambert, également hostiles à l'arrêt des soins, s'opposent à son épouse Rachel - sa tutrice légale depuis 2016 -, son neveu François et cinq frères et soeurs du patient qui dénoncent un acharnement thérapeutique.
Emmanuel Macron réagit
Alors que l'affaire divise les Français, Emmanuel Macron a pris la parole, indiquant qu'il ne lui «appartient pas de suspendre une décision qui relève de l'appréciation de ses médecins et qui est en conformité avec nos lois». «La décision d'arrêter les soins a été prise au terme d'un dialogue permanent entre ses médecins et sa femme, qui est sa tutrice légale», a ajouté le président, soulignant ne pas vouloir «s'immiscer dans la décision de soin et de droit».
Le Pape François a de son côté posté un message sur Twitter évoquant Vincent Lambert, appelant à toujours protéger la vie.
Prions pour ceux qui vivent dans un état de grave handicap. Protégeons toujours la vie, don de Dieu, du début à la fin naturelle. Ne cédons pas à la culture du déchet.
— Pape François (@Pontifex_fr) 20 mai 2019