Samedi 4 mai, un cadavre a été retrouvé dans le parc national où les deux touristes français ont disparu, depuis mercredi, dans le nord du Bénin. Il s'agit du corps de leur guide.
Samedi soir, le gouvernement béninois a indiqué sur Facebook qu'un corps avait été découvert dans le parc national de la Pendjari et identifié. «Le corps du guide a pu être formellement identifié» bien qu'il soit «très abîmé» et «défiguré», a ajouté cette source, précisant qu'une grande incertitude régnait toujours quant au sort des deux touristes, dont la thèse d'un enlèvement se précise.
Communiqué du Ministre de l'intérieur et de la sécurité publique relatif à la découverte d'un corps dans la partie septentrionale du #Bénin pic.twitter.com/dTSf99HUOk
— Gouvernement du Bénin (@gouvbenin) May 4, 2019
Selon la chaîne France 24, le corps découvert serait selui du guide des deux Français, lui aussi disparu, comme l'a précisé le gouvernement béninois dans son communiqué. Le média précise qu'il aurait été tué par balles.
La piste de l'enlèvement ?
«Deux touristes français partis se balader dans le parc ont disparu mercredi. Personne ne parle d'enlèvement pour l'instant» avait déclaré à l'AFP une source sécuritaire au Bénin, vendredi, affirmant disposer de «très peu d'informations à ce stade».
Au sein du ministère des affaires étrangères à Paris, une source avait confirmé que «deux touristes français - ainsi que leur guide béninois - qui visitaient le parc de la Pendjari n'(avaient) pas regagné leur hôtel où ils étaient attendus mercredi soir».
Ils sont «recherchés activement avec le soutien des autorités béninoises», avait précisé cette source.
Une région instable
Le Bénin est considéré comme un îlot de stabilité en Afrique de l'Ouest, une région mouvementée, où opèrent de nombreux groupes jihadistes.
Mais le chaos qui règne depuis 2012 au Mali s'est propagé depuis environ trois ans au Burkina Faso, confronté à une multiplication alarmante des attaques jihadistes sur son sol.
Le parc de la Pendjari, dans le nord du Bénin, prisé par les touristes pour sa faune sauvage, est frontalier de l'est du Burkina, dans une zone forestière et réputée poreuse.
Ces derniers mois, plusieurs experts et sources sécuritaires prévenaient que le nord des pays côtiers de l'Atlantique comme le Togo et le Bénin étaient vulnérables face à la stratégie d'expansion et de multiplication des fronts adoptés par les groupes armés liés à Al-Qaïda et Daesh.
Le 15 février, l'assassinat au Burkina Faso de quatre douaniers burkinabè et d'un prêtre espagnol qui revenait d'une réunion à Lomé, au Togo, peu après avoir passé la frontière, avait renforcé les craintes.
Le président togolais Faure Gnassingbé a annoncé fin avril le démantèlement de plusieurs cellules terroristes sur son territoire, affirmant que «le contexte sécuritaire régional est marqué par une dégradation notable, sur fond de regain des attaques terroristes».