La faculté de droit d'Assas, à Paris, a limogé un de ses enseignants, ex-chargé de TD, à la suite de nombreuses plaintes d'étudiantes. Le professeur aurait en effet harcelé ces jeunes filles en passant par les réseaux sociaux pour entrer en contact avec elles.
D'après Le Parisien, ce serait 69 femmes au total qui se seraient plaintes du comportement du juriste auprès de la direction d'Assas. Cette dernière a indiqué à l'AFP avoir «procédé à un signalement», et a précisé que le parquet avait été saisi. La faculté a également affirmé avoir remercié l'enseignant fin mars aussitôt après avoir eu connaissance de ces messages.
Après avoir interrogé des jeunes filles concernées, Le Parisien a rapporté la teneur des messages envoyés par l'enseignant sur Instagram. «Je te trouve plutôt très mignonne», «Fais gaffe, je suis assez sensible aux filles mignonnes comme toi», aurait-il complimenté. Avant de faire des propositions plus explicites : «Es-tu dispo par hasard ce soir ?», «Tu préfères un verre ?».
«Des meilleures notes» en faire-valoir
«En toile de fond, il faisait valoir l'argument de meilleures notes si elles acceptaient», a affirmé une professeure de l'université interrogée par l'AFP. Selon cette dernière, qui a préféré conserver l'anonymat, l'homme avait ce type de comportements depuis trois ans.
Comme le rappelle Le Parisien, rien n'interdit dans la loi les relations entre un enseignant et un étudiant, tant que le consentement de ce dernier est respecté. Or, dans ce cas, les faits reprochés à l'ancien employé de la prestigieuse faculté de droit, tels qu'ils sont décrits, bafouent la liberté de consentement des victimes présumées. Et si ces faits étaient prouvés, le statut d'enseignant de l'accusé pourrait être retenu comme circonstance aggravante.
une pratique répandue ?
Mais Assas n'est peut être pas la seule université de droit concernée. Le 12 avril dernier, le média en ligne StreetPress publiait une enquête sur deux éminents professeurs de droit officiant dans plusieurs facultés parisiennes, dont celle de Nanterre et de Paris 8 (Vincennes), et accusés par plusieurs étudiantes de harcèlement. Là aussi, ces deux enseignants, également avocats, passeraient par les réseaux sociaux pour entrer en contact avec leurs victimes présumées.
Toutefois, ils n'auraient pas été embêtés pour l'heure ni par la direction des facultés pour lesquels ils travaillent, ni par la justice.
Interrogée par StreetPress, l'UFR de droit aurait eu connaissance de messages «de chantage à la copie» à connotation sexuelle envoyés par l'un des enseignants à une étudiante mais n'aurait pris «aucune sanction disciplinaire à l'encontre du professeur».