Après l'heure de gloire, la désillusion. Katie Bouman, la chercheuse mise en avant après la première photo de trou noir publiée la semaine dernière, est victime de cyberharcèlement.
Elle avait dans un premier temps été félicitée par le monde entier, notamment grâce à sa photo publiée sur les réseaux sociaux, où l'on sent une émotion palpable quand elle découvre l'image du trou noir se constituer. L'équipe de communication du MIT avait d'ailleurs décidé dans un premier temps de la mettre particulièrement en avant. Mais quand l'AFP a publié une dépêche nommée «Katie Bouman superstar», reprise dans des dizaines de médias, la machine s'est emballée.
Left: MIT computer scientist Katie Bouman w/stacks of hard drives of black hole image data.
Right: MIT computer scientist Margaret Hamilton w/the code she wrote that helped put a man on the moon.
(image credit @floragraham)#EHTblackhole #BlackHoleDay #BlackHole pic.twitter.com/Iv5PIc8IYd— MIT CSAIL (@MIT_CSAIL) 10 avril 2019
De nombreuses personnes sur les réseaux sociaux s'en sont prises à la jeune femme de 29 ans, en l'accusant d'éclipser le travail des 200 autres scientifiques qui planchaient sur ce projet. Des faux comptes ont été créés sur Twitter, au nom d'Andrew Chael, qui était également sur le projet, et qui affirmaient avoir réalisé la quasi-totalité des lignes de code de l'algorithme. Ces comptes ont été supprimés de Twitter, et le développeur, dont le nom a été usurpé, a démenti l'information.
Devant la montée des critiques à son égard, Katie Bouman a déclaré sur son compte Facebook que «ce n’est pas un algorithme ou une personne qui a créé cette image, elle a nécessité le talent incroyable d’une équipe de scientifiques du monde entier et des années de travail acharné».