Le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, doit présenter, ce jeudi 18 avril, un plan très attendu afin d'améliorer l'enseignement des langues étrangères en France.
L'objectif : relever le niveau général des élèves français, qui éprouvent les plus grandes difficultés du monde à s'exprimer dans les langues qu'ils apprennent pourtant à l'école.
Concernant l'anglais, une étude du Conseil national d'évaluation du système scolaire (Cnesco), publiée le 11 avril dernier, avait ainsi révélé que 75 % des collégiens sont incapables, en fin de troisième, de s’exprimer correctement dans la langue de Shakespeare, même si des progrès notables ont été observés à l'écrit.
En ce sens, le Cnesco a formulé plusieurs pistes qui font suite aux recommandations remises en septembre 2018 par l’inspectrice générale Chantal Manes et le journaliste Alex Taylor, lesquelles pourraient donc être reprises par le ministre.
La mise en place d'un «droit à l'erreur» recommandée
Parmi elles, la mise en place d'un «droit à l'erreur» censée permettre aux élèves de retrouver confiance en eux, et de ne plus, en cas de faute, systématiquement les corriger et les pénaliser lorsqu'ils s'expriment à l'oral.
Autre idée sur laquelle Jean-Michel Blanquer pourrait s'appuyer : travailler sur la musicalité des langues le plus tôt possible, soit dès la maternelle, de façon à mieux habituer l'oreille des élèves.
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Comment mieux accompagner les élèves en #Langues vivantes étrangères ?Découvrez l'évaluation du Cnesco et les recommandations du jury de la conférence Cnesco/@educIFE
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Un autre axe serait encore de «fractionner» les heures de cours en plusieurs séances orales courtes, dans le but d'exposer plus régulièrement les élèves à la langue. Au primaire, l’heure et demie consacrée à l’anglais pourrait être ainsi divisée en séances de vingt minutes.
davantage d'«immersion» pour les élèves mais aussi pour les profs
Le Cnesco plaide par ailleurs pour un renforcement des séjours à l’étranger, que ce soit pour les élèves mais aussi les enseignants.
Des immersions linguistiques qui ne se limiteraient pas aux seuls professeurs en langues mais également à leurs homologues d'autres matières, de façon non seulement à renforcer leurs compétences, mais aussi pour les encourager à enseigner leur propre matière en langue étrangère.
Enfin, l’évaluation des langues au concours de recrutement des enseignants du premier degré, supprimée en 2007, pourrait faire sa réapparition.
Pas d'augmentation, en revanche, du temps d'enseignement alloué aux langues étrangères ou de recrutements supplémentaires d'enseignants dédiés, la France faisant déjà partie des pays qui proposent le plus d'heures d'enseignement en langues en Europe.