Le Français Julian Alaphilippe remporte la 110ème édition de la course cycliste Milan-Sanremo, ce samedi 23 mars.
Alaphilippe (26 ans) a réglé au sprint un petit groupe en conclusion des 291 kilomètres de la plus longue classique de l'année, ensoleillée de bout en bout. L'Auvergnat, l'homme fort de ce début de saison, a signé sa septième victoire en 2019, après notamment les Strade Bianche début mars et deux étapes de Tirreno-Adriatico. La deuxième aussi d'un coureur français à Sanremo au XXIe siècle, après celle d'Arnaud Démare en 2016.
Sur la ligne, Alaphilippe a devancé le Belge Oliver Naesen, le Polonais Michal Kwiatkowski et le Slovaque Peter Sagan. En 2017, «Alaf» avait joué la victoire sur la Via Roma, l'arrivée mythique de la Primavera. Mais il s'était alors incliné derrière Kwiatkowski et Sagan. Deux ans plus tard, le puncheur originaire de Montluçon a pris une autre dimension.
Il a transformé les places d'honneur en victoires pour gagner notamment l'an passé deux étapes du Tour de France, décrocher le maillot de meilleur grimpeur, et se faire un palmarès dans les classiques (Flèche Wallonne, Clasica San Sebastian). Il lui restait à gagner une très grande course, l'un des cinq monuments du cyclisme. Favori au départ de Milan, il a justifié son statut au terme de cette journée maîtrisée par son équipe Deceuninck, la numéro un des classiques.
Un groupe royal
«J'étais protégé, l'équipe avait entièrement confiance en moi», a déclaré le Français. «On a durci la course. Au sprint, je pensais surtout à ne pas faire d'erreur». Dans le sprint, Alaphilippe a déboîté du sillage du Slovène Matej Mohoric, avant les 200 derniers mètres. «Quand j'ai vu Mohoric partir, je me suis dit 'c'est maintenant ou jamais'», a raconté le vainqueur de la «classicissima» qui a pu lever les bras avant de franchir la ligne.
Avant ce final à suspense, une échappée de dix coureurs, représentant des équipes de deuxième division invitées par les organisateurs, a ouvert la route dès la sortie de Milan. Elle a tenu bon jusqu'après la zone des «capi», les petites collines escaladées à l'entrée de la dernière heure de course. L'Italien Fausto Masnada, en tête sur près de... 260 kilomètres, a insisté jusqu'à la Cipressa, l'avant-dernier obstacle qui est aussi le plus sélectif du parcours sur le littoral.
La côte, grimpée au train, a provoqué moins de sélection que la descente mais le peloton s'est ensuite recomposé sur la via Aurelia, la route du littoral, derrière l'Italien Niccolo Bonifazio.