Après un regain de mobilisation samedi dernier, avec 46.000 manifestants dans toute la France contre 41.000 la semaine précédente, les gilets jaunes voient les choses en grand pour leur 16e journée de mobilisation.
Alors qu'Emmanuel Macron a appelé, ce vendredi, à un «retour au calme», estimant que le mouvement social n'était «plus compréhensible par bon nombre de citoyens», les gilets jaunes ont en effet multiplié les appels à battre le pavé ce samedi dans plusieurs grandes villes du pays.
Paris «engloutie» ?
Comme la plupart des précédents samedis, la capitale devrait être l'épicentre de la mobilisation. Sur le groupe Facebook «Gilets jaunes acte 16 : Insurrection», les opposants appellent ainsi à «revenir aux sources en ne déclarant pas les manifestations» pour «retrouver ce côté spontané qui faisait peur au gouvernement», avant de conclure «fini le pacifisme». L'objectif ? «Bloquer la place de l'Etoile le plus longtemps possible.» Pour l'heure, 746 personnes ont annoncé leur participation, et plus de 4.000 disent s'y intéresser. Un autre groupe Facebook, baptisé «Acte 16 : Gilets Jaunes Unis : On lâche rien», donne rendez-vous sous l'Arc de Triomphe, lieu emblématique de la contestation. Un autre, encore, invite à «engloutir» Paris.
«L'Europe à Lille» ?
La métropole du Nord pourrait bien être jaune de monde ce samedi. Pour cet «Acte 16 : L'Europe à Lille», les manifestants appellent sur Facebook à un rassemblement «régional et international» dans la capitale de la région Hauts-de-France. Les organisateurs, qui ont tenu à traduire leur message en anglais et en allemand pour toucher davantage de monde, espèrent convaincre les gilets jaunes des pays voisins – Belgique, Royaume-Uni, Luxembourg, Pays-Bas, Allemagne... – à converger sur Lille. L'Italie et l'Espagne sont également invités à se joindre à la manifestation. «Notre lutte est internationale. Partout dans le monde, les gilets jaunes triompheront», écrivent les opposants. Plusieurs centaines de participants sont déjà annoncés.
Quid de Bordeaux, Toulouse, Rennes et lyon ?
En plus des manifestations parisiennes et lilloises, de nouveaux rassemblements sont attendus à Bordeaux, ville particulièrement mobilisée depuis le début du mouvement, mais également à Lyon, Rennes, Caen, Marseille ou encore Toulouse, avec l'espoir d'une mobilisation comparable à celle de l'acte XV.
Quelle que soit la mobilisation de samedi, les gilets jaunes ont promis un mois de mars particulièrement chargé, selon Le Parisien, avec une succession d'«actions secrètes» (à l'image de l'occupation pacifique d'un Starbucks des Champs-Elysées lors de la 15e journée de mobilisation pour protester contre l'optimisation fiscale de l'entreprise), de sit-ins et de blocages, mais également un appel à «assiéger Paris» le 8 mars et un acte «ultimatum» le samedi 16 mars pour ponctuer la clôture du grand débat national, une «grande mascarade» et un «enfumage» pour de nombreux gilets jaunes.