Emmanuel Macron a reçu samedi un cahier de doléances de la détresse agricole des mains de Patrick Maurin, un élu de Marmande qui dénonce par des «marches citoyennes» les faillites d'exploitations et les nombreux suicides qui endeuillent le monde agricole rural.
Au cours d'une rencontre «extraordinaire» et «très studieuse» de 25 minutes, selon l'élu, le président a «lu les témoignages» des familles d'agriculteurs qui ont hébergé M. Maurin durant sa dernière marche, réalisée entre Le Touquet et Paris.
«Je lui ai laissé le cahier et j'espère que l'Elysée leur répondra car chaque personne a laissé une adresse mail», a expliqué à l'AFP cet élu dont l'action vise en particulier à alerter sur les suicides agricoles.
M. Macron qui est arrivé peu avant 9H au salon samedi pour son inauguration, a aussi «pris le temps d'écouter» le témoignage d'un agriculteur de la région de Nantes «affecté par le suicide d'un de ses amis», a indiqué un proche de M. Maurin qui participait à la rencontre.
Patrick Maurin avait choisi symboliquement de commencer sa marche le 10 février au Touquet, lieu de villégiature des Macron, avant de réaliser des étapes d'une vingtaine de kilomètres chaque jour. Il est arrivé à Paris vendredi, à la veille de l'ouverture du salon.
«j'ai vu sur son visage qu'il prenait conscience du problème dans les campagnes»
Chaque soir, il était hébergé par une famille d'agriculteurs, certains ayant été touchés par des drames, d'autres voulant témoigner de leurs déboires avec leur banque ou la sécurité sociale agricole, la MSA. Tous trouvant la vie dure.
«Au fur et à mesure qu'il tournait les pages, j'ai vu sur son visage qu'il prenait conscience du problème dans les campagnes», a témoigné Gregory Meurisse, qui coordonnait les étapes de la marche.
M. Maurin souhaite discuter avec l'Elysée d'un plan qui permettrait d'«inverser» la procédure de la main tendue aux agriculteurs en difficulté, a souligné M. Meurisse.
«Au lieu de devoir téléphoner eux-mêmes aux lignes d'écoute mises en place par la Mutualité sociale agricole (MSA), un réseau micro-local pourrait entourer les agriculteurs qui donnent des signes avant-coureurs de fragilité», a-t-il ajouté.