Depuis le début de la mobilisation des «gilets jaunes», les Lanceurs de balle de défense (LBD ou flash-balls), sont au cœur d’une polémique, étant donné les graves blessures qu’ils occasionnent. Inquiets, des médecins ont décidé de s’allier pour dénoncer l’usage de ces armes sublétales, afin d'alerter «sur leur dangerosité extrême».
Un professeur de neurochirurgie au CHU de Besançon, Laurent Thines, est à l’origine de cette pétition.
«J'ai été très choqué, en tant que neurochirurgien, de la gravité des lésions qui étaient infligées à des personnes qui, dans beaucoup de cas, manifestaient de façon pacifique», a-t-il confié à France Inter.
Le médecin réclame ainsi la suspension des armes sublétales LBD40, mais aussi des grenades de désencerclement.
Des blessures de scènes de guerre
La ville de Besançon n’a pas eu à déplorer de blessés graves en lien avec les LBD, mais le professeur Thines a pu accéder à des rapports concernant des blessés d’autres régions, et son constat est sans appel.
Les soignants français pour un Moratoire sur l’utilisation des armes sub-létales. - Sign the Petition! https://t.co/vX8D7eiaKK : "Je suis Laurent Thines. neurochirurgien, chef de service au CHRU de Besançon,particulièrement choqué des lésions chez les personnes blessées."
— José Jover (@MoiLisez) 27 janvier 2019
«On retrouve à la fois des lésions externes, des plaies du cuir chevelu, des contusions ou, chez certains patients, la perte d'un œil et des lésions internes, du même type que celles que l'on trouve sur des scènes de guerre ou sur des accidents graves de la route.»
Le médecin ajoute : «J'ai vu des scanners de personnes qui avaient le crâne fracassé, avec des hématomes intracrâniens et des séquelles neurologiques. C'est tout simplement inacceptable».
Une volonté de faire peur ?
Au total, 17 personnes ont perdu un œil et des centaines d’autres ont été gravement blessées. Laurent Thines est surpris que les soignants ne réagissent pas davantage. «Je assez surpris qu'ils ne s'élèvent pas contre les violences alors qu'ils sont en première ligne pour gérer ces blessés graves», dénonce-t-il dans sa pétition.
Le professeur estime qu’il y a volonté politique de faire peur aux manifestants. Selon lui, le ministère de l'Intérieur veut dissuader la population d'aller manifester.