Face à la popularité grandissante du gaz hilarant auprès des jeunes, que ces derniers consomment comme une drogue, le député insoumis Ugo Bernalicis a réclamé une loi pour «encadrer» sa vente aux mineurs, comme le rapporte France 3 Hauts-de-France.
Ce gaz - aussi appelé protoxyde d'azote - est facilement trouvable dans les magasins spécialisés dans l'alimentaire, et est peu onéreux : une boîte de cinquante cartouches (qu'on place habituellement dans les siphons à chantilly) ne coûte en effet qu'une trentaine d'euros.
Mais depuis quelques temps, le «proto» est particulièrement prisé des adolescents et des étudiants, qui remplissent des ballons de baudruche avec ce gaz pour en inhaler le contenu en soirée. Il cause des crises de rire, en agissant notamment sur la zone du cerveau responsable de l'hilarité. Une surconsommation peut entraîner une détresse respiratoire, un arrêt cardiaque, des troubles de la marche, des paralysies, voire la mort.
«Débanaliser le produit»
Le député lillois entend bien mettre fin à ce comportement potentiellement dangereux. Dans un communiqué intitulé «Le proto, c'est marrant ? Sûrement pas pour vos enfants !», on apprend ainsi qu'il «recommande l'apposition d'un pictogramme sur les cartouches le contenant afin de débanaliser le produit».
«Le vide législatif en la matière doit être comblé», estime ainsi Ugo Bernaclis, qui souhaite que «les associations et organismes qui commencent déjà aujourd'hui à développer des actions de prévention et de suivi soient soutenues».
Les accidents restent relativement rares, mais ils sont de plus en plus fréquents : en France, depuis 2016, trois personnes ont trouvé la mort à cause de «la drogue du fou rire». Les deux dernières victimes, des adolescents de 15 et 19 ans, sont décédées en mai et en octobre 2018.