C'est une situation dramatique qui est en train de se jouer aux portes de la capitale. Détenus dans plusieurs centres de rétention administrative (CRA) de la région, une centaine d'étrangers ont entamé un grève de la faim début janvier pour dénoncer leurs condition de détention.
Depuis le début du mois de janvier, «entre 50 et 80 personnes [détenues dans les centres de rétention administrative (CRA) de Vincennes (94) et du Mesnil-Amelot (77)] ont entamé une grève de la faim», selon la Cimade, une association qui milite en faveur des droits des réfugiés.
Un constat alarmant qui trahit la souffrance et le désespoir de ceux qui y vivent enfermés, et qui attendent là de savoir s'ils vont rester en France ou être renvoyés dans leur pays. Car ces centres – qui accueillent des étrangers en situation irrégulière – sont jugés sales, vétustes et surpeuplés.
Et la situation n'est pas prête de changer selon les associations. En cause notamment : le doublement de la durée maximale de rétention à 90 jours (contre 45 jours auparavant) qui a été votée en avril dernier à l'Assemblée nationale. L'un des points polémiques de la nouvelle loi asile et immigration.
Pour l'Etat, il s'agit ainsi d'obtenir plus de temps, notamment afin d'obtenir les documents nécessaires aux reconduites. Selon le rapport annuel rédigé par les associations habilitées à intervenir en CRA, 3.648 hommes ont été enfermés au centre de rétention de Vincennes en 2017 et 3.476 au Mesnil-Amelot.
#3MoisDerrièreLesBarbelés
Quatrième jour de grève de la faim au CRA du Mesnil-Amelot pour dénoncer l'enfermement en #rétention et toutes ses formes de violence.
Rassemblement de soutien organisé par #RESF à 14h30 devant le centre. pic.twitter.com/d65LkgZA3Q— La Cimade (@lacimade) 12 janvier 2019