Jawad Bendaoud, surnommé le «Logeur de Daesh» après les attentats du 13-Novembre, a provoqué une suspension de séance ce mercredi 28 novembre au Palais de justice de Paris, alors que la cour d'appel examinait son cas. Furieux, l'homme a craché à deux reprises sur son pupitre, obligeant son avocat à le calmer.
«Depuis tout à l'heure vous dites des trucs, je ne dis rien, mais faites attention, à un moment, ça va péter monsieur le juge !», a-t-il lancé au président de la cour au bout de trois heures d'audition, alors qu'il avait déjà été rappelé à l'ordre plusieurs fois pour avoir coupé la parole à celui qui l'interrogeait. «Ne me traitez pas de menteur, je ne suis pas un menteur !», a-t-il hurlé dans le micro, alors qu'il était entendu à la barre.
Le président de la cour, qui avait relevé des différences dans ses déclarations, et souligné les différences entre les versions des trois prévenus à ce procès, lui a reproché de changer sa vérité, et d'être «contradictoire».
«J'ai plus rien à perdre !»
Son avocat, Xavier Nogueras, a tenté de le calmer, mais Jawad Bendaoud, rouge de colère et les yeux plein de larmes, a hurlé et tapé sur son pupitre.
«Depuis 8 mois (quand il avait été relaxé, ndlr), je me démerde tout seul ! Mettez moi six ans ! Vous pensez que vous allez me faire peur ? J'ai plus rien à perdre ! Voilà ce que j'en fais du RSA !», a-t-il lâché, avant de cracher à deux reprises sur son pupitre.
«Ma mère la reine des putes si je mens, ça va ou pas ? Ils peuvent faire 45.000 articles, j'ai pas hébergé des terroristes !», a conclu le «Logeur de Daesh», avant d'être finalement escorté par son avocat et les policiers à l'extérieur de la salle.
Dès le début de l'nterrogatoire, le président de la cour avait tenté à plusieurs reprises de rappeler à l'ordre, sans succès. «J'aimerais pouvoir finir mes phrases avant que vous ne répondiez», lui avait-il répété.
Après une dizaine de minutes de suspension d'audience, Jawad Bendaoud est revenu à la barre plus calme, essuyant des larmes sur ses joues. Jugé pour «recel de malfaiteurs terroristes», relaxé en première instance en février, le «Logeur de Daesh» comparait libre.