Le prélèvement à la source maintenu, un remaniement "poste pour poste": Emmanuel Macron tente de repartir d'un bon pied en réunissant le nouveau gouvernement mercredi, après un été calamiteux marqué par la démission cinglante de Nicolas Hulot, remplacé par le très politique François de Rugy.
Décidé à reprendre la main au moment où il est au plus bas dans les sondages, le président a appelé ses ministres à "tenir" face aux nombreux "défis" qui les attendent. "Le semestre qui s'ouvre ne sera pas plus tranquille ni plus oisif que celui qui précède", a-t-il dit dans une prise de parole inhabituelle à la table du Conseil des ministres .
"Rien de ce que nous entreprenons depuis 15 mois n'est fait pour l'immédiat (...) C'est pour ça qu'il faut dans ces périodes tout à la fois tenir, expliquer, et avec force, mener ce combat", a-t-il ajouté devant les ministres, dont pour la première fois François de Rugy, jusque-là président de l'Assemblée nationale.
Autre nouvelle venue: Roxana Maracineanu. Elle remplace Laura Flessel, partie pour des "raisons personnelles" mais qui serait en délicatesse avec le fisc, selon une source proche du dossier qui a confirmé à l'AFP des informations de presse.
Le Conseil des ministres est suivi d'un séminaire gouvernemental, à l'issu duquel le Premier ministre Edouard Philippe doit notamment "détailler les chantiers à venir du gouvernement", selon Matignon. Le gouvernement doit par ailleurs adresser la feuille de route précisée de ses chantiers sociaux aux syndicats et au patronat dans les prochaines heures.
"Peu rugissant"
Reste que le remaniement a minima annoncé est loin de faire l'unanimité.
"Tout ça pour ça", ironisait la presse mercredi, sur la nomination au ministère de la Transition écologique du "pragmatique opportuniste", du "peu rugissant" François de Rugy en remplacement du très populaire Nicolas Hulot, en larmes mardi pour la passation de pouvoir.
L'opposition de gauche tirait aussi à boulets rouges sur le nouveau ministre, "En réalité la force d'attraction du macronisme est à son terme", avec cette nomination, a estimé le chef du parti socialiste Olivier Faure sur Cnews.
A droite, Valérie Pécresse a dit espérer que le nouveau ministre "puisse aussi résister aux décisions anti-écologiques du gouvernement", citant l'exemple de l'huile de palme autorisée dans les bio-carburants.
Les écologistes redoutent eux que le nouveau ministre lâche prise sur le nucléaire. Nicolas Hulot lui-même avait dit craindre qu'avec son départ, la France ait "trois EPR de plus".