Le procès de l’homme qui avait été filmé en juillet dernier, giflant violemment une femme à Paris, a été renvoyé au 4 octobre. Le tribunal a demandé une expertise psychiatrique du prévenu qui a été placé en détention provisoire.
Le suspect, âgé de 25 ans et qui est poursuivi pour «harcèlement sexuel» et «violences aggravées», a reconnu être l’homme présent sur la vidéo de l’agression. Il avait été interpellé dès lundi, à Paris.
Cette vidéo, publiée par la victime, Marie Laguerre, avait été très largement partagée sur les réseaux sociaux et par de nombreux médias.
La jeune femme avait également raconté son agression dans un post Facebook : alors qu'elle rentrait chez elle, un homme lui a adressé bruits humiliants et remarques obscènes. Après lui avoir répondu «Ta gueule», l'homme lui a alors jeté un cendrier, avant de la gifler devant des témoins, en pleine journée.
Des images choquantes qui avaient suscité l’indignation, en France comme à l’étranger, sur fond de débat sur le harcèlement de rue.
Lors de l’audience, le prévenu, visage émacié, a affirmé au tribunal avoir dit à Marie Laguerre que le rouge lui allait «super bien», puis s'être énervé parce qu'elle lui «a mal répondu». La jeune femme de 22 ans, diplômée d'une école d'ingénieur, dément pour sa part avoir reçu «un compliment».
«Je m'excuse pour la gifle qui a été mise», a déclaré le suspect, en s’adressant à la victime. «J'aurais dû lui donner une meilleure leçon de vie, juste avec des mots», a-t-il ajouté, suscitant l'exaspération de Marie Laguerre.
Le prévenu, sans domicile fixe et arrivé en France de Tunisie à l’âge de huit ans, a été condamné huit fois par la justice, dont trois pour des faits de violence, notamment contre sa mère. Il a déjà passé plusieurs années en prison.
Au regard de la situation, le tribunal a ordonné une expertise psychiatrique. «Il n'y a pas d'élément dans le dossier permettant de comprendre» pourquoi il a été placé trois semaines en août dans un hôpital psychiatrique, a ainsi regretté la présidente.
Pour son avocate, Karima Tadjine, il s'agit d'un «dossier classique en comparution immédiate», marqué par «une surmédiatisation». «Il ne faut pas lui donner plus d'importance uniquement parce que des vidéos sont passées en boucle. Elles ne doivent pas peser sur mon client» a-t-elle déclaré à la presse.
Marie Laguerre, la plaignante, a pour sa part été «déçue» par ce renvoi. «J’aimerais passer à autre chose», a-t-elle assuré devant la presse. «J’invite tous les témoins qui voient une scène telle que celle que j’ai vécue à toujours essayer de réagir. C’est très, très important de ne pas baisser les yeux, de ne pas regarder ailleurs», a-t-elle ajouté.