La révélation a fait l'effet d'une bombe. Dans son édition du 28 juillet, «Le Monde» révélait les déclarations fracassantes de victimes de violences sexuelles des sapeurs-pompiers de Paris. Parmi elles, Alizée, dont le prénom a été modifié, est revenue sur le cauchemar qu'elle a vécu, entre méthodes d'intimidation et scènes glaçantes de viol, face au silence assourdissant de sa hiérarchie. Son avocat parle d'«une descente aux enfers».
Pour maître Frank Berton, l'avocat de la présumée victime, les faits, dignes d'un mauvais feuilleton de série B, sont indiscutables : «On lui mettait des préservatifs dans son sac. On lui dessinait des sexes dans son cahier de cours [...]».
Bien qu'elle n'avait pas volé sa place au sein de la Brigade de sapeurs-pompiers de Paris, Alizée a subi diverses scènes d'humiliation, comme pour lui rappeler qu'elle n'avait rien à faire ici. « [...] on ne supportait pas qu'elle soit meilleure que certains hommes. On la dévalorisait donc systématiquement en essayant même de la freiner dans sa formation», s'offusque Me Berton, interrogé par franceinfo.
Violée par un caporal au milieu de l'infirmerie, la jeune femme vivra ensuite «l'enfer psychologiquement pendant plusieurs mois».
Déterminé à rendre justice à sa cliente, l'avocat de la plaignante de 20 ans a écrit une lettre au procureur de la République de Créteil, consultée par franceinfo. À l'issue de cette affaire, maître Frank Berton entend lever le voile sur l'image bien trop protégée de l'institution que représentent les sapeurs-pompiers de Paris.