Alors que le gouvernement envisage de mettre à contribution les entreprises sur les arrêts maladie de courte durée, Edouard Philippe a adressé une lettre aux leaders patronaux
De son côté, le Medef est vite monté au créneau. «Il y a ce raisonnement contestable, à savoir que les entreprises elles-mêmes seraient responsables de cet absentéisme de courte durée. On ne peut pas être responsable d’un phénomène qui nous pénalise. L’idée n’est pas de stigmatiser les salariés et le corps médical. Il nous arrive à tous d’être en arrêt maladie et il n’y a pas d’abus généralisé. Il n’en demeure pas moins que les arrêts maladie augmentent depuis 2014 et il peut y avoir des abus», a déclaré au Parisien Patrick Martin, nouveau numéro 2 du Medef.
Ce «transfert aux entreprises constituerait une charge [...] que nous ne pouvons accepter», ont écrit dans un même élan le Medef, la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) et l'U2P, qui représente les artisans, les commerçants et les professions libérales dans un courrier, daté du 31 juillet, adressé au Premier ministre et consulté par le journal économique et l’Agence France Presse.
Edouard Philippe temporise
Dans sa réponse adressée aux trois leaders syndicaux le 6 août, Edouard Philippe ne leur donne pas réellement satisfaction mais les renvoie aux réunions bilatérales qu'il aura avec eux fin août - début septembre. Selon le chef du gouvernement, qui reste prudent, le sujet des arrêts maladie «pourra» y être évoqué, mais il ne précise pas s’il sera question d'une prise en charge par l'employeur. «Le mode de gestion actuel (...) très largement perfectible (...) pourrait justifier des travaux pour le rendre plus cohérent, plus équitable et plus responsabilisant», écrit le Premier ministre.