C'est une grande figure de la résistance qui vient de disparaître. Arsène Tchakarian est décédé ce samedi 4 août, à 101 ans, a annoncé sa famille.
Durant la seconde guerre mondiale, il a été l'un des membres du groupe Manouchian, composé de militants communistes, français et étrangers, en lutte contre l'occupation allemande.
Cibles de la propagande nazie, et de son «affiche rouge», les résistants prennent les armes à partir de 1942, via des attaques de train et des sabotages.
Décès d'Arsène Tchakarian : retour sur l'exécution des 23 résistants du Groupe Manouchian, le 21 février 1944 https://t.co/95qzFuZRlU pic.twitter.com/HUu21CoSci
— Ina.fr (@Inafr_officiel) 6 août 2018
Arrêtés en 1943, les 23 membres du réseau sont condamnés à mort. Ils sont fusillés au Mont-Valérien le 21 février 1944.
Mais, Arsène Tchakarian échappe de justesse à cette exécution.
Caché dans la capitale par un policier, il s'enfuit ensuite à Bordeaux pour poursuivre ses activités de résistance.
Du devoir de mémoire
Après la Libération, Arsène Tchakarian n'aura de cesse de faire vivre la flamme de cette résistance, en intervenant dans les établissements scolaires pour insister sur le devoir de mémoire («J'ai juré jusqu'à ma mort de parler d'eux», répétait-il), ou en écrivant de nombreux ouvrages sur la question, à l'instar de «Des fusillés du Mont-Valérien».
Dans ce même esprit, il transforme sa maison de Vitry-sur-Seine en centre d'archives, et insiste pour que Olga Bancic, la seule femme du groupe Manouchian assassinée à Stuttgart en 1944, ne tombe pas dans l'oubli.
En 2002, Arsène Tchakarian est promu officier de la Légion d'honneur.
Sa disparition ce 4 août a entraîné un flot d'hommages.
Hommage ému à Arsène Tchakarian, dernier survivant du groupe Manouchian. De « l’affiche qui semblait une tache de sang » au travail de mémoire, il fut un héros de la résistance et un témoin inlassable dont la voix jusqu’au bout résonna avec force.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 5 août 2018
Je suis très triste d'apprendre le décès d'Arsène Tchakarian. Il était le dernier survivant du groupe de resistants #Manouchian. Souvenons-nous de son nom, de ses frères et sœurs d'armes, et de leur combat. Ils ont honoré la France.
— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) 5 août 2018
Emotion en apprenant le décès d'Arsėne Tchakarian. Résistant, engagé dans le groupe Manouchian, il fut le seul survivant des 22 frères solidaires de l'Affiche rouge exécutés par les nazis.
— Clémentine Autain (@Clem_Autain) 5 août 2018
#ArsèneTchakarian, dernier survivant du groupe #Manouchian, vient de nous quitter. Un grand, un exemple, un résistant. Qui mériterait sûrement d'entrer au Panthéon. https://t.co/hcU0izo04R
— Esther Benbassa (@EstherBenbassa) 5 août 2018
Vous aviez vos portraits sur les murs de nos villes
Noirs de barbe et de nuits hirsutes menaçants
L'affiche qui semblait une tache de sang
Parce qu'à prononcer vos noms sont difficiles
Y cherchait un effet de peur sur les passants
https://t.co/ft3ONdO4OE via @libe— Olivier Faure (@faureolivier) 5 août 2018
Ému et triste à l'annonce du décès d'Arsene Tchakarian, dernier survivant du groupe Manouchian et des FTP Moi. Résistant de la première heure, Arsène était de tous les combats progressistes de ce siècle avec le @PCF. Modeste et humble, c'est un grand homme qui nous quitte.
— Pierre Laurent (@plaurent_pcf) 5 août 2018