Le Sénat a donné jeudi son feu vert définitif, avant l'Assemblée lundi, à la proposition de loi LREM visant à une «interdiction effective» des téléphones portables dans les écoles et collèges à la rentrée prochaine, promesse de campagne d'Emmanuel Macron.
Les sénateurs ont approuvé le texte sur «l'encadrement de l'utilisation» du portable, fruit d'un accord la semaine dernière en commission mixte paritaire (CMP). Pour être adopté définitivement par le Parlement, il devra encore faire l'objet d'un dernier vote à l'Assemblée lundi.
Le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer a salué devant les sénateurs un texte «équilibré». «Les téléphones portables seront interdits à la rentrée prochaine» ce qui «renforcera l'attention» en classe, s'est-il félicité, notant aussi qu'«une cour sans portable est à nouveau bruyante et animée, vivante».
«La mise en oeuvre de l'interdiction est confiée aux acteurs locaux, en fonction de la configuration des locaux et de l'organisation de l'établissement», aidés par un vade-mecum qui sera diffusé en août, a-t-il rappelé, appelant à ne pas minimiser «la portée de ce texte, par le message qu'il délivre à la société».
Le ministre avait défendu début juin à l'Assemblée «une loi du XXIe siècle, une loi d'entrée dans la révolution numérique», qui envoie «un signal à la société française», là où les oppositions la jugeaient «cosmétique».
Le Code de l'éducation interdit, depuis la loi du 12 juillet 2010, les portables «durant toute activité d'enseignement et dans les lieux prévus par le règlement intérieur». Mais le ministre a défendu le besoin «d'une base juridique beaucoup plus solide», alors que près de neuf jeunes sur dix de 12 à 17 ans (86%) possèdent un smartphone en France.
Le texte entend interdire l'usage de tout objet connecté, dans les écoles et collèges, avec des exceptions «pour des usages pédagogiques» ou les enfants handicapés.