Dans la tourmente depuis la révélation de l'affaire Benalla, le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a donné ses explications ce lundi 23 juillet, face à la commission des lois de l'Assemblée nationale. Voici ce qu'il faut retenir de cette audition.
Ce qu'il savait à propos de l'affaire Benalla
Dès les premiers instants de son audition, le ministre de l'Intérieur a tenu «à le réaffirmer : je condamne avec la plus grande fermeté les actes de Monsieur Benalla. Ils sont en tout point contraires à mes valeurs et à ce que je souhaite impulser au sein de mon ministère : un ordre républicain fondé sur le respect absolu de la déontologie».
Il a ensuite avoué avoir pris connaissance de la vidéo incriminant Alexandre Benalla dès la lendemain de la manifestation du 1er mai, en début d'après-midi. Il a été informé par son directeur de cabinet, qui a lui-même été alerté par «un chargé de mission en charge des réseaux sociaux à l'Elysée».
Par la suite, le cabinet du président de la République a été immédiatement mis au courant, et a assuré que l'auteur des faits serait sanctionné.
Ce qu'il ignorait
Gérard Collomb soutient avoir déjà rencontré Alexandre Benalla avant la manifestation, mais ignorait sa qualité de conseiller du président.
Il a ajouté qu'il ne savait pas que l'ex-collaborateur de l'Elysée était présent lors de la manifestation, et qu'il n'avait pas été prévenu en amont de la présence des deux observateurs avec les policiers. Il a également indiqué ne pas savoir qui avait remis un brassard de police à Alexandre Benalla, et qui a invité ce dernier, ainsi que Vincent Crase, à cette manifestation.
Ce qu'il a dit à Emmanuel macron
Au cours de cette audition, Gérard Collomb a affirmé n'avoir «jamais évoqué le problème de Monsieur Benalla avec le président avant le 18 juillet».
Le ministre a précisé avoir vu le président de la République pendant le week-end, mais tous deux auraient très brièvement évoqué cette affaire : «Avons-nous parlé de l'affaire ? Le moins possible, nous avons surtout discuté de la réforme constitutionnelle», a-t-il déclaré.
Pourquoi il n'a pas saisi la justice ni l'IGPN dès le 2 mai
Le ministre considère que ce n'était pas à lui de saisir la justice après ces actes : «Ce n'est pas au ministre qu'il appartient de le faire [...] Je considère que c'est à ceux qui sont en responsabilité dans leurs administrations, au plus près du terrain, de recueillir les éléments permettant de justifier la transmission d'un signalement au titre de l'article 40» du code pénal.
«Le 2 mai, je m'étais fait confirmer que tant le cabinet du président de la République que la préfecture de police étaient destinataires de l'information concernant Alexandre Benalla. C'était à eux de prendre des sanctions. C'est la règle pour tous les manquements. C'est après l'information divulguée par Le Monde que j'ai demandé la saisie de l'IGPN», s'est-il justifié.