Emmanuel Macron recevra le 17 juillet les dirigeants syndicaux et patronaux afin de discuter des mesures de «transformation sociale» envisagées pour la rentrée, dont le plan pauvreté, a annoncé vendredi le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux.
Le chef de l'Etat a décidé de reporter de «quelques semaines» l'annonce du plan pauvreté, qui devait initialement être présenté la semaine prochaine, afin de pouvoir en faire la préparation «a plus fine possible». Son entrée en vigueur reste toutefois prévue pour le 1er janvier 2019, a réaffirmé M. Griveaux en rendant compte des travaux du Conseil des ministres.
Lors de cette rencontre, à laquelle devrait participer pour la première fois le nouveau président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux, sera évoquée «la suite des grandes transformations sociales mises en oeuvre à partir de la rentrée», dont le plan pauvreté, la formation professionnelle, l'apprentissage et la réforme des retraites, a-t-il précisé.
S'estimant négligés par l'Elysée, les leaders des huit organisations syndicales et patronales vont se réunir mercredi afin de montrer à l'exécutif que les partenaires sociaux sont «incontournables» mais aussi pour tenter de fixer un agenda social à la rentrée.
Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a déclaré le 14 juin qu'il n'y avait «pas de politique sociale digne de ce nom dans notre pays depuis le début du quinquennat" et Philippe Martinez, de la CGT, avait appelé fin mai Emmanuel Macron à «regarder par la fenêtre de son palais pour voir la vraie vie» car il «a du mal à entendre le mécontentement social».
Les grands chantiers économiques et sociaux seront également au menu du discours du président devant le Congrès réuni à Versailles lundi, a précisé M. Griveaux.
Le report à la rentrée du plan pauvreté, issu d'une concertation lancée en grande pompe fin 2017, a suscité jeudi la déception d'associations et des critiques sur la «communication désastreuse» du gouvernement.
Mercredi, la ministre des Solidarités Agnès Buzyn avait laissé entendre que ce report était aussi lié aux résultats de la Coupe du monde et à la «disponibilité» d'Emmanuel Macron, qui s'est engagé à aller en Russie soutenir les Bleus s'ils arrivent en demi-finale.
M. Griveaux a réaffirmé que le football n'était pas la raison du report du plan qui, souligne l'Elysée, nécessite de délicats arbitrages budgétaires.